Le président de l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi a insisté mercredi sur la nécessité de saisir la conjoncture actuelle marquée par la pandémie du coronavirus pour développer et généraliser le e-commerce et le e-paiement de manière à réduire l'impact économique de cette pandémie tant pour les commerçants, les consommateurs que pour la croissance économique nationale. Lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le président de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA), Hazab Benchohra sur l'état du marché en cette période de pandémie du coronavirus, M. Zebdi a indiqué que "le marché national connait actuellement une régression sans précédent depuis l'indépendance", précisant que les activités commerciales ont baissé de 80% depuis le début de la propagation de la pandémie, les 20 % restants étant limités aux activités commerciales de nécessité, à l'instar de la vente des fruits et légumes, des produits alimentaires outre les prestations de communication et de téléphonie. Le préjudice touche aussi bien le consommateur qui ne peut subvenir à ses besoins en cette conjoncture, que le commerçant dont l'activité est réduite ou en stand-by, entrainant l'arrêt de l'activité commerciale voire un recul de la locomotive de l'économie. Le retard accusé en Algérie en matière de e-commerce et de e-paiement ne fait que compliquer davantage la situation commerciale et économique actuelle, estime M. Zebdi qui appelle le Gouvernement à saisir cette conjoncture pour mobiliser ses efforts dans le développement et la généralisation du e-commerce et du e-paiement de façon à réduire l'impact de la pandémie sur l'économie. M.Zebdi a également déploré l'inconscience de certains et les comportements irresponsables qui ont conduit à la refermeture de certaines activités commerciales qui avaient pourtant été autorisées à rouvrir. "La pandémie est son impact psychologique et économique pouvant durer plusieurs mois, la solution réside dans le passage immédiat au e-commerce et au e-paiement", a-t-il estimé, soulignant que cela permettra d'endiguer la propagation du Covid-19 et de relancer l'activité commerciale. M.Zebdi a aussi proposé de recourir à des "mesures dissuasives" contre ceux qui ne respectent pas les consignes de prévention, aussi bien les commerçants que les consommateurs, mettant l'accent sur la nécessité de rendre obligatoire le port du masque et de revoir la stratégie préventive contre cette pandémie par l'application du "confinement total". Examen des moyens d'indemnisation des commerçants impactés par le confinement Le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hazab Ben Chahra, a lui aussi plaidé pour le développement du commerce et du paiement électroniques, soutenant que cela amènerait les commerçants du marché parallèle vers le marché officiel et contribuerait à atténuer l'impact de la pandémie sur la plupart des activités commerciales. Concernant les activités les plus lourdement impactées, M. Ben Chahra a cité les cafés, les cybercafés, les restaurants et toutes les activités liées à la restauration (fast-food, pizzeria, etc.), les commerçants ambulants au niveau des marchés hebdomadaires et quotidiens, les artisans, les travailleurs journaliers, les chauffeurs de taxi, les auto-écoles et les magasins de vêtements. Quant aux activités moyennement impactées, selon lui, elles se déclinent en bureaux d'affaires et de Consulting, les douches et hammams dont les stations thermales, les salles de sport, de divertissement et de jeux, les crèches pour enfants et les différentes manifestations commerciales et les petites foires. L'UGCAA a, en outre, saisi le ministère du Commerce à ce sujet, pour déterminer les catégories touchées, a fait savoir le même responsable, ajoutant qu'il "sera procédé, une fois la crise sanitaire passée, au lancement de concertations avec tous les concernés, en vue d'examiner les modalités d'indemnisation des commerçants impactés du fait des mesures de confinement". Abordant, par ailleurs, les cas de litiges entre les clients et les propriétaires d'agences de voyages, des écoles privées ou des salles des fêtes, notamment en ce qui concerne le remboursement des sommes avancées, M. Zebdi a indiqué que son organisation "est en passe d'examiner cette situation dans tous les aspects, avec tous les concernés et qu'une formule ou une solution à l'amiable sera assurément trouvée".