Le président de l'Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCA), El Hadj Tahar Boulenouar, a affirmé mardi dernier que "les stocks des principaux produits alimentaires peuvent suffire jusqu'à 5 à 6 mois, voire jusqu'à la fin de l'année 2020". Ce qui voudrait dire qu'il indique aux citoyens de ne pas s'affoler et se ruer dans les magasins, superettes, centres commerciaux et autres commerçants pour acheter des produits alimentaires en prévision de leur confinement pour se prémunir du coronas virus.
Mais, il y a d'une part cette hystérique ruée des citoyens vers divers commerces et il y a donc le fait que c'est ce qui a permis à des commerçants véreux de hausser tous leurs prix, profitant de la conjoncture pour se faire de l'argent. La preuve, certains commerçants des marchés de gros des différentes wilayas du pays ont profité de la précipitation des citoyens pour acheter diverses provisions alimentaires pour s'enrichir Ainsi et dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, un jeune homme a fait, hier matin une virée au marché de gros des Eucalyptus et ne voilà-t-il pas qu'il voit consterné que les prix des fruits et légumes ont soudainement augmenté, à l'image de la pomme de terre qui est vendue à 110 dinars au prix de gros ! C'est à se demander combien ce féculent va-t-il être proposé au malheureux citoyen " inconscient " qu'il participe à cette spéculation en se ruant hystériquement à l'achat tous azimuts des provisions alimentaires ! Ainsi, ce jeune homme a appelé, à travers sa vidéo, les consommateurs algériens à s'abstenir de l'acheter à un prix aussi cher, d'autant plus que le prix va augmenter de plus en plus chez les détaillants.
L'APOCE dénonce et tranquillise Le 15 mars, Journée mondiale du consommateur, dans le but de protéger ce dernier des risques d'arnaque en cette période où les prix de certains produits ont grimpé en flèche, l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement (Apoce) a dénoncé certains dépassements, le plus flagrant étant l'augmentation du prix des gels hydro-alcooliques. Vendus en pharmacie ou en grande surface, leur prix n'excédait pas les 100 DA pour un flacon de 50 ml. Aujourd'hui, le prix a augmenté de 50 et parfois jusqu'à 100%, chose que les citoyens dénoncent ouvertement sur les réseaux sociaux. Mustapha Zebdi, président de l'Apoce, affirme que cette frénésie n'est pas anodine face à cette situation sanitaire très compliquée et qui paralyse le monde entier. "Nous avons constaté que la situation de panique et d'achat à grande échelle remonte déjà à 4 jours. Nous demandons aux citoyens de garder leur calme. Nous avons rencontré et contacté des personnes qui gèrent les points de ravitaillement en matières premières. Mieux encore M. Zebdi a rassuré sur la disposition des produits de large consommation : "Nous disposons d'importantes réserves de blé, de farine, de lait et d'autres produits alimentaires dits de grande consommation. ".
Le président de la République rassure "J'invite tous les citoyens à boycotter l'achat de pommes de terre", a déclaré le jeune homme dans son discours. "Je fais partie de ceux qui s'abstiendront de l'acquérir", a-t-il ajouté. "Le message est destiné spécifiquement au groupe à faible revenu", a déclaré le jeune homme. Pourtant la veille, soit mardi soir, en adressant un discours à la nation sur la conjoncture que traverse le pays, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a tenu à tranquilliser les citoyens en déclarant " Je vous rassure, l'heure n'est pas à l'alarmisme, ni à la peur, la situation est sous contrôle et tous les organes de l'Etat sont en état d'alerte maximale pour faire face à tout imprévu. Il n'est point nécessaire de se ruer sur les commerces pour acquérir et stocker les produits alimentaires. Il ne faut pas non plus croire les fake news, ni les rumeurs tendancieuses, c'est pourquoi j'ai donné des instructions pour dénoncer les spéculateurs et les auteurs des de ces rumeurs pour les traduire en justice. Il est utile e rappeler que lundi dernier, le ministre du Commerce, Kamel Rezig avait affirmé que ses services pouvaient intervenir pour plafonner les prix et déterminer les marges bénéficiaires en cas de nécessité absolue. Lors de l'audience qu'il a accordée au président de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA), Hazab Benchohra et au président de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) El Hadj Tahar Boulenouar, le ministre a précisé qu'"en dépit de la liberté des prix, les services du ministère du Commerce peuvent intervenir dans des cas exceptionnels et ce en application de l'article 5 de la loi 03-03 du 19 juillet 2003 relative à la concurrence, qui donne aux autorités publiques le droit d'intervenir pour plafonner les prix et déterminer les marges de bénéficie en cas de nécessité absolue", précise un communiqué du ministère. C'est alors que le ministre avait appelé les citoyens à rationnaliser leur consommation et à ne pas se ruer sur les marchés, car cela peut conduire à la hausse des prix. Il a également lancé un appel à tous les acteurs dans le secteur du commerce à observer les mesures préventives pour contenir la propagation du Coronavirus, comme le port de gants, en veillant à la désinfection et au nettoyage des espaces commerciaux. Le ministre a indiqué que toutes les marchandises et les produits de large consommation sont disponibles sur les marchés et les espaces commerciaux et que les stocks contiennent des quantités suffisantes pour approvisionner les marchés jusqu'à la fin de l'année, écartant la possibilité de perturbation dans l'approvisionnement suite à la propagation du coronavirus, ajoute le communiqué. Pour leur part, les présidents de l'UGCAA et de l'ANCA, respectivement Hazab Benchohgra et El Hadj Tahar Boulenouar, ont indiqué que la période que traverse l'Algérie est sensible et nécessite la conjugaison des efforts de tous les commerçants et consommateurs pour dépasser cette situation.
Des numéros verts mis en disposition Plus important, en février dernier, le ministère du Commerce a mis à la disposition des citoyens le numéro vert 1020 pour signaler tout dépassement ou pratique néfastes commis par les commerçants. Cette mesure permettra de signaler tout dépassement concernant les produits de large consommation ainsi que les pratiques portant atteinte à la santé et à la sécurité des consommateurs, avait alors précisé le communiqué du ministère. Enfin à rappeler également que la Direction générale de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a mis le numéro vert (3030) à la disposition des citoyens dans le cadre du plan de prévention contre le Coronavirus (Covid-19), décidé par le ministère.