Une feuille de route interministérielle dédiée au développement de l'utilisation des énergies durables dans le secteur agricole au niveau des régions du sud et des hauts-plateaux est en cours d'élaboration, a indiqué dimanche à Alger le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Cherif Omari. Lors d'un point de presse organisé en marge d'un atelier sur l'utilisation des différentes énergies dans le secteur agricole auquel ont également pris part le ministre de l'Energie, la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables et le ministre de la Micro-entreprise, des Start-up et de l'Economie de la connaissance, M. Omari a fait savoir que cette feuille de route doit optimiser les efforts des quatre (4) secteurs concernés pour asseoir une agriculture durable dans le but de renforcer la sécurité alimentaire du pays tout en rationalisant les importations agro-industrielles. Soulignant la dynamique d'investissement dans le secteur agricole dans les régions évoquées, le ministre a estimé nécessaire d'offrir des sources d'énergie à ces exploitations agricoles, notamment celles se trouvant loin du réseau électrique national, et ce, notamment en s'appuyant sur les innovations permettant d'exploiter des énergies alternatives. Parmi ces énergies, il a cité le photovoltaïque mais aussi la biomasse et la méthanisation. Pour sa part, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, a fait savoir que la stratégie de son secteur écarte désormais l'installation de lignes de moyenne et de basse tension sur de longues distances. Ceci au profit des outils qu'offre la transition énergétique devant permettre de couvrir l'ensemble des périmètres agricoles éloignées du réseau à plus de 50 km environ. "Nous avons tracé un programme avec Sonelgaz pour l'installation de 50 MW en énergie solaire pour éliminer les unités de production électrique fonctionnant au diesel dans le sud du pays", a-t-il affirmé, précisant que la production électrique consomme annuellement 20 milliards m3 de gaz naturel, ce qui pèse sur le budget de l'Etat. De plus, M. Arkab a indiqué que Sonelgaz travaille sur le raccordement électrique de 2.800 périmètres agricoles répertoriés. Il a ainsi fait savoir que près de 990 périmètres ont d'ore et déjà été raccordés. Le ministre de l'Energie a également rappelé que son département compte installer 4.000 MW de renouvelable entre 2020 et 2024, répartis en huit (8) lots de 500 MW couvrant toutes les régions du Sud et des hauts-plateaux mais également dans certaines régions du nord du pays. Cela permettra, selon lui, d'économiser à terme 50 milliards m3 de gaz. Interrogé sur la baisse des budgets nécessitée par la crise économique actuelle, M. Arkab a assuré que ces projets énergétiques sont considérés comme des priorités non impactées par la réduction des budgets de l'Etat car entrant dans la promotion de l'économie nationale. Pour sa part, la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Nassira Benharrats, s'emploie à développer pas moins de 1.000 MW d'ici 2030, dont 500 MW à horizon 2024. Ceci permettra, a-t-elle noté, d'irriguer 180.000 hectares dans les régions du sud et des hauts plateaux. De son côté, le ministre de la Micro-entreprise, des Start-up et de l'Economie de la connaissance, Yassine Djeridene, a plaidé pour que soit pris en considération l'aspect de long terme quant aux investissements liés au renouvelable. Il a également noté l'intérêt de mettre en place un cadre juridique permettant à l'agriculteur de bénéficier de l'énergie nécessaire tout en prenant en compte la disponibilité de la ressource. Quant au ministre délégué chargé de l'Agriculture saharienne et des Montagnes, Foued Chehat, il s'est félicité de l'adoption d'une nouvelle méthodologie de coordination interministérielle pour parvenir à hisser l'agriculture dans le sud et les hauts-plateaux. Il a ainsi indiqué que les différents ateliers organisés entre les cadres des ministères concernés prendront en considération plusieurs facteurs, "ceux juridiques, techniques et financiers notamment afin de parvenir au résultat escompté".