Pas moins de 1,6 million d'enfants vulnérables sont touchés par des crises humanitaires au Niger, notamment la fermeture des frontières et les mesures de confinement en lien avec la Covid-19, a indiqué mercredi le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). Au Niger, l'Unicef va bénéficier d'une aide financière de 2,6 millions de dollars de l'Agence de l'aide humanitaire de l'Union européenne (ECHO) pour garantir que les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère reçoivent des soins et des traitements de qualité dans le contexte de la Covid-19. "Nous sommes profondément préoccupés par la crise et le risque qu'elle frappe plus durement certains des enfants et des familles les plus vulnérables", a déclaré le Docteur Félicité Tchibindat, Représentante de l'UNICEF au Niger. "Des efforts supplémentaires doivent être faits pour protéger les plus vulnérables", a-t-elle ajouté. Les autorités nigériennes estiment que le nombre d'enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère augmentera de 30% cette année en raison de l'impact de la Covid-19 sur la situation de la sécurité alimentaire ainsi que sur l'accès des enfants et de leurs mères à des soins appropriés et aux services de santé de base. La nouvelle contribution européenne permettra au Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et ses partenaires d'améliorer l'accès rapide et la qualité du traitement de la malnutrition aiguë sévère par l'achat et la fourniture d'aliments thérapeutiques prêts à l'emploi aux établissements de santé afin de traiter plus de 36 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère. Outre la mise en place d'une approche coordonnée, les agents de santé recevront une formation sur la gestion intégrée de la malnutrition aiguë, les pratiques d'alimentation des nourrissons et des jeunes enfants et les activités de dépistage. Selon l'UNICEF, la malnutrition, malgré les efforts récents, demeure une menace majeure pour la survie et le développement des enfants au Niger. Au cours des dernières années, le taux de malnutrition aiguë globale chez les enfants de moins de cinq ans est resté constamment au-dessus du niveau d'alerte de 10 %. En moyenne, chaque année, 350 à 400 000 enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë sévère sont admis pour être traités. De nouvelles estimations montrent que ce chiffre pourrait atteindre 530 000 enfants cette année en raison de la pandémie de Covid-19. Au milieu de la pandémie, la situation est extrêmement préoccupante, le nombre de personnes souffrant de la faim ne cessant d'augmenter à mesure que la crise s'aggrave, poussant également 2 millions de personnes au Niger dans une grave insécurité alimentaire. "C'est un moment critique pour les enfants. Nous sommes profondément reconnaissants que l'agence humanitaire de l'UE ait une fois de plus montré son engagement envers les enfants du Niger", a déclaré le Docteur Tchibindat. "La pandémie et ses répercussions constituent un défi énorme, mais pas insurmontable. Nous allons nous en sortir ensemble, pour chaque enfant ", a-t-elle conclu.