Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné l'interdiction totale de l'importation des produits agricoles pendant la saison de cueillette afin de protéger la production nationale et réduire la facture alimentaire. Au terme de l'audition du ministre du Commerce qui a présenté dimanche un exposé sur son secteur lors du conseil des ministres, M. Tebboune a également insisté sur le durcissement du contrôle sur les fruits importés en vue d'éviter la surfacturation et s'assurer de la qualité du produit pour protéger la santé du citoyen. Le Président a, en outre, souligné la nécessité de réduire davantage la facture d'importation sans toutefois créer de pénurie sur le marché. Par ailleurs, il a ordonné le recensement exhaustive des cheptels en recourant à l'imagerie aérienne afin de créer une base de données qui permettra au pays de maîtriser ses cheptels et d'assurer, ainsi, l'approvisionnement du marché en quantités indispensables de viandes. Lors de son exposition le ministre du Commerce a donné un exposé sur la situation des importations des produits agricoles et les mesures prises par son Département pour protéger la production agricole nationale. Il a ainsi passé en revue la structure des importations agricoles, notamment les viandes, les fruits et légumes, le lait, le blé, l'orge et le maïs. Le ministre a, dans ce cadre, énuméré les mesures proposées pour protéger la production agricole, comme celle d'élargir la liste des produits soumis au Droit Additionnel Provisoire de Sauvegarde (DAPS), de soumettre l'activité d'importation au principe de spécialisation et de souscription au cahier des charges, de numériser le commerce extérieur et le fichier national des industries agricoles, et enfin de bien analyser la structure des importations pour définir la nomenclature des produits dont l'importation peut être réduite avec un renforcement de la lutte contre la surfacturation, et la mise en place d'une stratégie nationale d'exportation. L'Algérie mise sur l'agriculture saharienne pour développer l'industrie agroalimentaire Par ailleurs, le président de la République a insisté sur l'investissement agricole et le développement de l'agriculture industrielle en terres sahariennes en soulignant que la création de l'Office de Développement de l'Agriculture industrielle en Terres sahariennes, permettra de s'affranchir le plus tôt possible de l'importation des cultures sucrières, des oléagineuses et du maïs pour économiser la devise. A l'issue de l'exposé présenté par le ministre de l'Agriculture et du développement rural sur l'organisation juridique de l'Office, conformément aux décisions du Conseil des ministres du 03 mai 2020, le Président a insisté sur l'impératif de déterminer les droits et obligations des parties opérant avec cet organisme, suivant un cahier des charges précis. Pour sa part, le ministre a mis en exergue le rôle stratégique de l'Office qui aura pour mission de développer et promouvoir les cultures industrielles stratégiques sur les terres sahariennes, notamment les céréales dont le maïs, et les industries sucrière et oléagineuse. "Cette démarche intervient en exécution des engagements du Président de la République de réduire la facture d'importation, et de rendre disponible les matières premières brutes nécessaires à la production des denrées de large consommation, à travers l'exploitation des potentialités qu'offre l'agriculture saharienne, pour augmenter les capacités agricoles du pays et assurer la sécurité alimentaire", a-t-il expliqué. Il a précisé que l'Office, dont le siège sera établi au sud du pays, aura à simplifier les procédures et accompagner les investisseurs et porteurs de projets structurants et intégrés. Il se chargera également d'accompagner les porteurs de grands projets d'investissements agricoles qui permettent de développer les cultures industrielles stratégiques, destinées à remplacer les matières premières importées massivement par les opérateurs économiques. Au terme du Conseil des ministres, le président a réaffirmé sa position de refus de l'endettement extérieur par souci de préserver la "dignité" et "la souveraineté" nationale. A cet effet, il a exhorté le Gouvernement à plus de persévérance et de rigueur dans la gestion afin de réduire les importations et préserver les réserves de change. Il les a également invité de tirer profit de la récession économique par laquelle passent certains pays développées pour acquérir des usines d'occasion en bon état, à des prix accessibles et rentables dans l'immédiat.