La longue période d'inactivité en raison du Covid-19 n'a pas été exploitée au MC Oran pour remettre de l'ordre dans la maison en dépit du fait que ce club de Ligue 1 de football soit sérieusement menacé de non-délivrance de la licence professionnelle la saison prochaine. En effet, la Société sportive par actions (SSPA) fonctionne depuis l'été dernier, soit depuis la démission du président Ahmed Belhadj dit "Baba", sans patron ni Conseil d'administration. Cette situation est contraire aux dispositions inscrites dans le nouveau cahier des charges de la Direction de contrôle de gestion et des finances, créée il y a quelques mois par la Fédération algérienne de football. A l'approche de la date butoir, fixée par ladite direction aux clubs professionnels pour se soumettre aux critères exigés par le nouveau cahier des charges permettant par là même de postuler à une licence professionnelle à partir de la saison prochaine, l'actuelle direction des "Hamraoua", à sa tête le directeur général, Si Tahar Cherif El Ouezzani, est prise de panique. Face au danger qui guette le club phare de l'Ouest, des tentatives sont entrepris es par Cherif El Ouezzani et ses collaborateurs en direction des membres actionnaires de la SSPA du club pour tenir leur assemblée générale (AG) afin d'élire un nouveau Conseil d'administration ainsi qu'un nouveau président. "Pour l'heure, aucune perspective d'une programmation prochaine d'une AG des actionnaires n'est en vue. Ce qui se dit ici et là n'est que rumeurs, au moment où le club est secoué par une crise multidimensionnelle", a indiqué, lundi à l'APS, Nacereddine Bessadjrani, membre de l'AG des actionnaires et de l'ex-Conseil d'administration. Dans les milieux du MCO, l'on croise les doigts, estimant que leur club "est pris en otage". En fait, les interminables conflits entre les actionnaires qui perdurent depuis plusieurs années, n'ont fait qu'enfoncer une formation, jadis fierté du football de la région oranaise. == Absence de bilans financiers == Contraint à la démission en juin de l'année passée, Ahmed Belhadj dit être toujours l'actionnaire majoritaire de la SSPA du club, un statut que lui dispute son rival, Youcef Djebbari. L'absence d'un président et d'un Conseil d'administration n'est pas le seul handicap qui pourrait priver le MCO d'une licence professionnelle la saison prochaine, puisque le club doit répondre à d'autres critères retenus dans le cahier des charges. Parmi eux, la présentation des bilans financiers des présidents qui ont défilé aux commandes de la SSPA depuis sa création en 2010. Un autre handicap de taille, puisqu'il faudra remonter dans le temps pour trouver trace d'une AG des actionnaires pour approuver les bilans des présidents qui se sont succédé à la tête de la SSPA, déplore-t-on du côté de l'actuelle direction du "Mouloudia". Cette dernière ne sait plus à quel saint se vouer, sachant que le club croule sous les dettes au moment où les choses ne font que s'envenimer sur le plan financier. Cette situation avait d'ailleurs incité le président du club sportif amateur, Tayeb Mahiaoui, à saisir la justice qui avait désigné une experte pour faire toute la lumière sur ce dossier. Mais la crise sanitaire qui secoue le pays et le monde entier depuis quelques mois a quelque peu retardé le travail de cette experte, a-t-on appris d'un proche collaborateur de Mahiaoui. L'indisponibilité des bilans financiers en question est aussi pour beaucoup dans l'échec du processus d'affiliation du club à l'entreprise "Hyproc shipping compagny" (filiale de Sonatrach), malgré le protocole d'accord signé entre les deux parties en janvier 2019, et ce, au grand dam de toute la famille mouloudéenne. Cette dernière a énormément tablé sur cette transaction pour éviter à son club des lendemains incertains.