Le MC Oran, club phare de la capitale de l'Ouest du pays, est toujours sans président depuis début juin dernier, au moment où cette formation de Ligue 1 fait l'objet de pression de la part de la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG) créée dernièrement par la Fédération algérienne de football (FAF). Voilà déjà cinq mois que le Conseil d'administration de la Société sportive par actions (SSPA) du MCO ne parvient pas à élire un nouveau président en remplacement d'Ahmed Belhadj dit «Baba», contraint, le 3 juin dernier, de rendre le tablier après cinq années à la tête du club. Son successeur, Nacereddine Karaouzene, désigné lors d'une assemblée générale de la SSPA/MCO, n'a tenu en place que l'espace de 48 heures, avant d'annoncer son départ prématuré. Dans la foulée, les actionnaires de la SSPA, sur insistance de l'ex-wali, ont nommé l'ancien joueur de l'équipe, Si Tahar Cherif El Ouezzani, au poste de directeur général, lui confiant toutes les affaires du club avant de «s'éclipser». Et même si Cherif El Ouezzani criait sur tous les toits que l'administration n'était pas son domaine et qu'il était plutôt revenu au club de ses premiers amours pour le servir sur le rectangle vert, il s'est retrouvé dans l'obligation d'exercer une fonction qu'il ne maîtrise pas. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, le champion d'Afrique avec la sélection algérienne en 1990 est depuis au four et au moulin. Cependant, il commence à se rendre compte que le chemin est parsemé de beaucoup plus d'embûches que prévu. En effet, outre la crise financière aiguë dans laquelle se débattent les «Hamraoua», le club fait l'objet de sérieuses menaces de la part de la DNCG, risquant tout simplement la défalcation de trois points. Pour cause, les documents comptables et administratifs exigés par cette instance dans le cadre de sa mission de «recadrer» la gestion financière des clubs professionnels en Algérie, ne sont pas disponibles dans les bureaux de l'administration de la formation oranaise. Le club sous l'épée de Damoclès Pis, Cherif El Ouezzani et ses collaborateurs ne savent désormais plus sur quel pied danser, du moment que l'un des principaux documents exigés par la DNCG, à savoir les bilans comptables des précédents exercices, n'ont jamais été établis. Les interminables conflits des actionnaires de la SSPA du MCO n'ayant pas permis la tenue d'assemblées générales pour l'adoption des bilans de l'ex-président Ahmed Belhadj. Une situation inédite dans laquelle se trouve l'actuelle direction du club oranais dont l'ambiguïté ayant entouré sa gestion lors des dernières saisons fut l'une des causes ayant conduit à l'échec du processus de son affiliation à Hyproc, l'entreprise spécialisée dans le transport maritime des hydrocarbures de Sonatrach. Hyproc avait, en janvier dernier, signé un protocole d'accord avec les actionnaires du MCO, devant conduire à l'achat par cette société de la majorité des actions de la SSPA du club, avant que le projet ne tombe à l'eau, rappelle-t-on. Face au danger qui guette le MCO, les espoirs sont à nouveau placés sur les autorités locales pour intervenir afin d'obliger les actionnaires de la SSPA à organiser leur AG pour, d'abord adopter les bilans des exercices passés et désigner ensuite un nouveau président, condition sine qua non pour sortir de l'impasse. Ce fut là l'une des doléances transmises d'ailleurs par Cherif El Ouezzani au nouveau wali d'Oran lors d'une récente rencontre entre les deux hommes, souligne-t-on du côté de la direction mouloudéenne. En attendant le déblocage de la situation, les «Rouge et Blanc" tiennent plus ou moins bon sur le plan des résultats techniques, comme l'atteste la troisième position qu'ils occupent au classement avant d'affronter la JS Saoura, samedi, dans le cadre de la mise à jour du championnat.