Le ministre de la Transition énergétique et des énergies renouvelables, Chems-Eddine Chitour, a souligné jeudi à Alger la nécessité pour le pays de repérer les gisements d'économie d'énergie sur lesquels il pourrait miser pour réussir sa transition énergétique. Intervenant lors d'une rencontre avec le mouvement associatif, tenue au siège du ministère, M. Chitour a souligné la nécessité de rationaliser la consommation de l'énergie notamment dans les secteurs de l'habitat et celui des transports en vue de diminuer progressivement la "forte" dépendance du pays des énergies fossiles. Selon le ministre, les secteurs de l'habitat et le tertiaire ainsi que les transports représentent à eux seuls 80 % des énergies consommées, faisant observer que ceci est "énorme, d'autant plus qu'il ne s'agit pas de secteurs producteurs". Dans ce contexte, M. Chitour a ajouté que l'Algérie consomme environ une tonne de pétrole par habitation, soit l'équivalent de 10 millions de tonnes pour 10.000 d'habitations. Lire aussi: Arkab: la transition énergétique au cœur de la politique nationale de l'énergie Pour économiser l'énergie consommée par les ménages, le ministre a recommandé l'installation de chauffe-eau solaire, rappelant que le pays ambitionne de mettre en place 100.000 unités l'année prochaine. Il a considéré, à ce titre, qu'il était important d'expliquer aux citoyens à travers les réseaux sociaux et le mouvement associatif, les profits de cette transition qui leur permettra de diminuer leur facture énergétique tout en faisant gagner au pays 40% d'énergie. Concernant les transports, le ministre de la Transition énergétique a précisé qu'il y a beaucoup de choses à faire dans ce secteur qui consomme 40% de l'énergie produite. "Nous importons pour environ 2 millions de tonnes de carburants pour les besoins des transports qui nous coûtent à peu près 2 milliards de dollars", a-t-il relevé tout en suggérant l'interdiction des voitures qui consomment beaucoup de carburants. Conversion de 200.000 voitures au GPL en 2021 "Nous sommes en moyenne à 7 litres consommés au 100 km en moyenne, contre 5 litres au 100 km en Europe", a-t-il indiqué assurant que la décision sur l'interdiction des véhicules consommant beaucoup de carburants fera économiser au pays l'équivalent de 20% de carburants, soit deux milliards de dollars. Dans son plan de transition, le ministre a rappelé que l'Algérie a pour ambition de faire la conversion de 200.000 voitures au GPL en 2021, ce qui représente, selon lui, 200.000 tonnes d'essence d'économie. Le ministre a également a mis en avant la nécessité de penser des maintenant à l'intégration de la locomotion électrique notamment dans le domaine des transports publics. Concernant le plan solaire prévu par le gouvernement, il a affirmé qu'il consistait à réaliser de petites centrales de 10 à 50 mégawatts en fonction de la demande de certains secteurs comme l'agriculture, l'industrie et les collectivités locales. Lire aussi: Conversion au GPLc : vers une stratégie globale de développement de l'activité Assurant que l'Algérie veut réussir sa transition énergétique en l'espace de 10 ans, M. Chitour a déclaré que le gouvernement compte sur le rôle "incontournable" des associations qui ont la responsabilité, a-t-il mentionnée, d'expliquer aux citoyens les grands enjeux de la transition énergétique et du développement durable. "Pour réussir la transition énergétique et mettre un terme au gaspillage actuel des énergies qui est au tour de 10 à 15 %, nous devons y aller ensemble à pas mesurés", a-t-il plaidé en s'adressant aux représentants des associations ayant pris part à cette rencontre. M. Chitour a assuré à l'occasion que le pays pouvait surmonter avec l'aide des acteurs de la société civile le défi de la transition énergétique et offrir un niveau de vie "digne" aux 55 millions d'habitants d'ici 2030. A ce propos, il a insisté sur la nécessité d'instaurer une "justice écologique et énergétique" qui devrait profiter à toutes les régions du pays, soutenant que l'Algérien consomme 1.300 kilowatts d'énergie par habitant et par an. Mais cette moyenne est "relative,", a-t-il fait observer en précisant qu'il existe des ménages qui consomment bien plus alors que d'autres consomment "0 kilowatts", notamment ceux vivant dans les zones d'ombre, où des habitants n'ont toujours pas de l'eau potable et de l'électricité.