Le Gouvernement d'Union nationale libyen (GNA) et le Parlement basé à Tobrouk, à l'Est, ont annoncé, vendredi, un cessez-le-feu général sur tout le territoire libyen et la tenue d'élections prochainement, dans un accord salué par l'ONU qui appelle les parties concernées par la question libyenne à saisir cette occasion "historique". Le président du Conseil présidentiel du GNA basé dans la capitale Tripoli et reconnu par l'ONU, Fayez el-Sarraj, "a ordonné à l'ensemble des forces militaires d'appliquer immédiatement un cessez-le-feu et d'interrompre toutes les opérations de combat sur l'ensemble du territoire libyen". "L'entrée en vigueur d'un véritable cessez-le-feu nécessite la démilitarisation des régions de Syrte et d'al-Jufrah", a-t-il poursuivi, ajoutant que "les services de police des deux côtés travaillent en coordination sur les dispositifs sécuritaires dans ces régions". De son côté, le président du Parlement, basé à Tobrouk, dans l'est du pays, Aguila Saleh, a ordonné à toutes les parties d'observer "un cessez-le-feu immédiat et l'arrêt de tous les combats sur tout le territoire libyen". Dans deux communiqués distincts, les parties libyennes ont annoncé séparément l'organisation d'élections prochainement. Fayez el-Sarraj, a appelé à la tenue d'"élections présidentielles et parlementaires en mars prochain sur une base constitutionnelle qui bénéficie du consensus de tous les Libyens". Aguila Saleh, a, pour sa part, appelé toutes les parties à "aller au-delà du passé, tourner les pages des conflits et des combats, regarder vers l'avenir et construire l'Etat à travers un processus électoral conforme à la constitution". Une occasion "historique" à saisir, selon l'ONU Aussitôt, la représentante spéciale par intérim du Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) en Libye, Stephanie Williams a salué chaleureusement l'annonce du cessez-le-feu par le GNA et le Parlement de Tobrouk. La mission onusienne a indiqué que "Stephanie Williams salue chaleureusement les points d'accord dans les déclarations publiées vendredi par le président du Conseil présidentiel du GNA, Fayez Al-Serraj et le président de la Chambre des représentants Aguila Saleh et qui appellent à un cessez-le-feu, dans l'espoir que celui-ci sera rapidement repris par la Commission militaire mixte 5 + 5, avec le départ de toutes les forces étrangères et mercenaires du sol libyen". La représentante spéciale par intérim a plaidé pour "une mise en œuvre rapide de l'appel des deux parties pour la reprise de la production et de l'exportation de pétrole selon les orientations exposées dans les deux déclarations". Elle a rappelé que "priver le peuple libyen de sa richesse pétrolière est un signe d'entêtement inacceptable de la part des acteurs locaux et internationaux impliqués", appelant toutes "les parties à se montrer à la hauteur de cette occasion historique et à assumer toutes leurs responsabilités devant le peuple libyen". Elle a également noté que "les deux initiatives ont créé l'espoir de forger une solution politique pacifique à la crise libyenne de longue date, une solution qui affirmera le désir du peuple libyen de vivre dans la paix et la dignité". Démilitarisation autour de Syrte, l'une des clés pour instaurer la paix Cette annonce survient au moment où la communauté internationale continue de convaincre les parties au conflit pour établir une zone démilitarisée autour de la ville de Syrte, vue comme l'une des clés pour instaurer la paix. Lors d'une récente visite à Tripoli et Abu Dhabi, Heiko Maas, le ministre des Affaires étrangères allemand a plaidé en faveur de cette proposition de la MANUL, soutenue par le gouvernement libyen. La solution démilitarisée a été également au menu d'une visite récente de l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Richard Norland, à Ankara. Le 4 août dernier, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump, Robert O'Brien, a déclaré que les Etats-Unis étaient "profondément troublés" par la crise en Libye et s'opposaient aux interventions militaires étrangères. M.O'Brien a appelé toutes les parties concernées à " mettre en œuvre une solution démilitarisée pour Syrte et al-Jufra et à respecter l'embargo sur les armes de l'ONU".