La brèche illégale d'El-Guerguerat au sud-ouest du Sahrara occidental, incarne l'impunité permettant au Maroc de continuer de piller les richesses du Sahara occidental et violer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, a déclaré Sylvia Valentin, présidente de l'Observatoire Western Sahara Resource Watch (WSRW). "La route commerciale d'El-Guerguerat symbolise l'impunité par laquelle le Maroc peut continuer à violer les droits sahraouis, en particulier leur droit à l'autodétermination", a déclaré Mme Valentin, précisant que le Maroc utilise cette brèche illégale pour "exporter des produits pillés du Sahara occidental qui transitent ensuite par le port de Nouadhibou, en Mauritanie". Sylvia Valentin affirme à ce propos, que les jours ayant suivi le début (20 octobre) des manifestations pacifiques des Sahraouis pour réclamer la fermeture définitive de ce point de passage illégale du commerce, "des camions remplis de produits de la pêche ont été vus faire la queue en attente de passer". Toutefois, le 8 novembre, les manifestants ont laissé passer les détenteurs de passeports mauritaniens, a-t-elle ajouté. La présidente de WSRW regrette, par ailleurs, que le fait que "la mission onusienne présente sur le territoire depuis près de trois décennies, n'a pas encore rempli sa tâche, celle d'organiser un référendum permettant aux Sahraouis de choisir le statut de leur territoire et de ses ressources", qualifiant l'exploitation par le Maroc des ressources du Sahara occidental et l'exportation via El-Guerguerat d'" une infraction à l'état de droit et à l'esprit des accords de paix". L'observatoire appelle à trouver "immédiatement" et "de manière constructive" une solution politique au conflit respectant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et devant conduire à la fin de l'occupation (marocaine)". Aussi, ajoute WSRW, " les gouvernements et les entreprises étrangères doivent soutenir le processus de paix en s'abstenant de soutenir les revendications sans fondement du Maroc sur le territoire sahraoui par des échanges commerciaux que les tribunaux internationaux jugent illégaux". Lire aussi: El-Guerguerat: Guterres met en garde contre les répercussions des derniers développements sur le processus de paix La Cour de justice de l'UE a conclu dans quatre arrêts que les accords de l'UE avec le Maroc - y compris l'accord commercial - ne peuvent pas être appliqués au Sahara Occidental, car le pays est séparé et distinct de tout autre pays du monde, y compris le Maroc. La Cour de l'UE fait écho aux conclusions de la Cour internationale de justice, qui a conclu que le Maroc n'avait pas de souveraineté sur le Sahara occidental et que le peuple du territoire a droit à l'autodétermination. D'après le Front Polisario, l'utilisation d'El-Guerguerat par le Maroc est "illégale" et cette affirmation est fondée, dès lors le Maroc et le Polisario ont conclu en 1988 l'accord pour organiser un référendum. En 2001, le Maroc a commencé la construction d'une route traversant la zone tampon à Guerguerat. L'ONU a condamné l'entreprise, déclarant qu'elle "impliquait des activités qui pourraient être en violation de l'accord de cessez-le-feu", mais n'a jamais agi sur le "trafic commercial et civil" dans la région, a indiqué la présidente de WSRW s'appuyant sur les rapports du secrétaire général de l'ONU. En 2017, les tensions se sont à nouveau intensifiées. Encore une fois, l'armée marocaine a mené, vendredi, une agression dans la zone tampon d'El-Guerguerat, dans le sud-ouest du Sahara Occidental. En réponse à cette attaque flagrante, les forces de l'Armée populaire de libération sahraouie ont riposté en légitime défense pour protéger les civils sahraouis non armés qui manifestaient sur place depuis plusieurs semaines. L'intervention de l'Armée de libération du peuple sahraoui a pu assurer la sécurité et l'évacuation des civils.