L'Observatoire des ressources naturelles du Sahara Occidental (WSRW) a décliné une invitation de l'Union Européenne (UE) pour prendre part à une réunion de consultation relative aux négociations commerciales entre l'Union et le Maroc, en raison du "manque de clarté" sur l'objectif de la rencontre, a indiqué l'observatoire dans un communiqué. Invité par le conseil des affaires étrangères de l'UE pour prendre part à un processus de consultation concernant les négociations commerciales UE-Maroc impliquant le Sahara Occidental, WSRW a refusé l'invitation, estimant que l'approche est "non conforme" au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et à son droit de donner son consentement sur tout ce qui concerne son territoire. L'observatoire a affirmé être "ouvert au dialogue" avec les instances de l'UE comme il l'a toujours été, mais a précisé qu'il était "préoccupé par le manque de clarté sur le but de la réunion". Selon WSRW, "un accord a déjà été paraphé" avec le Maroc sans que le Polisario, seul représentant peuple du Sahara Occidental, ne soit invité au préalable à prendre part aux discussions pour donner son avis à un accord qui implique son territoire. "Western Sahara Resource Watch souhaite maintenir un dialogue étroit avec toutes les institutions de l'UE et les Etats membres, comme nous l'avons fait au cours de la dernière décennie. Nous continuerons à le faire à l'avenir. Néanmoins pour la première fois, nous avons refusé une proposition de rencontre avec le conseil européen des affaires étrangères", a déclaré Sylvia Valentin, présidente de l'Observatoire. Dans sa correspondance adressée au département des affaires étrangères de l'UE publiée sur son site web, WSRW a expliqué que bien que l'initiative de consultation des parties prenantes concernées soit "louable", le processus en lui même est "sans utilité dans l'état actuel des choses". Il rappelle que la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a jugé, dans son arrêt du 21 décembre 2016, que le consentement des représentants du peuple du Sahara Occidental doit être obtenu dans la conclusion de tout accord qui concerne son territoire occupé. L'Observatoire a expliqué qu'il ne voyait "aucune utilité" de consulter quiconque à présent que "les négociations sont terminées, le texte conclu et paraphé avec le gouvernement du Maroc qui ne représente pas le peuple du Sahara Occidental". "Il est clair qu'aucun consentement du peuple sahraoui n'a été donné comme l'exige la CJUE. Nous ne voyons pas l'intérêt d'une consultation sur un accord qui ne serait pas approuvé par la population légitime du territoire occupé", a précisé l'Observatoire. Il appuie ses propos par la réaction du peuple du Sahara Occidental exprimée dans une lettre de plusieurs organisations sahraouis, condamnant à l'unanimité l'approche de la Commission Européenne. WSRW a conclu qu'il refusait de contribuer à "ce qui semble être une tentative de légitimer un processus qui a conclu un accord impliquant les ressources d'un territoire occupé, paraphé avec un gouvernement d'un autre pays qui n'a aucune souveraineté légale sur le Sahara Occidental, sans même demander l'avis du peuple colonisé avant le début du processus de négociation".