Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Volkan Bozkir, a dénoncé lundi "l'inefficacité" du Conseil de sécurité, critiquant "les intérêts concurrents" de ses membres à l'ouverture d'un vaste débat sur la réforme de cette instance. "A de nombreuses reprises, le Conseil a failli à sa responsabilité de maintenir la paix et la sécurité internationales", a relevé l'ancien ministre turc. "Les intérêts concurrents de ses membres et le recours fréquent au droit de veto ont limité l'efficacité du Conseil de sécurité", a-t-il ajouté. Depuis le déclenchement de la pandémie de Covid-19 en début d'année, le Conseil de sécurité n'a tenu que très peu de réunions consacrées au virus. Il lui a fallu plus de trois mois pour dépasser des divergences entre les Etats-Unis et la Chine pour adopter le 1er juillet une résolution appelant à davantage de coopération internationale, et à soutenir un appel du secrétaire général à un cessez-le-feu dans les pays en conflit afin de faciliter la lutte contre la maladie. Lors du débat, les 193 membres de l'ONU doivent parler du recours au droit de veto, privilège des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, France et Royaume-Uni), de l'élargissement de l'instance, de sa représentativité régionale et de ses méthodes de travail. Le Conseil de sécurité, qui peut décider de sanctions internationales et d'un recours à la force dans la monde, compte 15 membres: outre les cinq membres permanents, dix membres non permanents pour un mandat de deux ans, dont la moitié est renouvelée tous les ans.