La Mauritanie a émis des réserves sur le deuxième mur de sable érigé par le Maroc trop près de ses frontières à El Guerguarat, rapporte dimanche le journal en ligne Zahraa Chankit, qui fait état du " mécontentement" de Nouakshott face à cette expansion territoriale. Citant des sources proches du dossier, Zahraa Chakit révèle que le Directeur de la sécurité, le général de corps d'armée, Mesgharou Ould Sidi s'est déplacé à EL Guerguarat pour s'enquérir de la situation sur le terrain et constater de visu les décisions unilatérales prises par le Maroc dans cette zone démilitarisée. Selon ces sources qualifiées de "très informées", le général Mesgharou Ould Sidi a inspecté ce nouveau mur de sable, réalisé trop près de frontières mauritaniennes,une expansion décrite comme étant un "précédant". Zahraa Chankit évoque des " réserves émises" par la Mauritanie sur la démarche unilatérale du Maroc ainsi que sur la présence des forces militaires marocaines, stationnées à Lagouira près de l'armée mauritanienne, alors que cette localité est classée zone démilitarisée depuis des décennies. D'après le premier ministre marocain Saad Eddine El Othmani qui s'est exprimé à Reuters, le Maroc à déjà achevé un mur de sable jusqu'a la frontière avec la Mauritanie en violation du cessez le feu et de l'accord militaire N.1. Mardi dernier, l'ONG britannique de solidarité avec le peuple sahraoui (Western Sahara campaign UK), a mis en garde contre les "visées expansionnistes" du Maroc au Cap Nouadhibou, dont la moitié fait partie du territoire du Sahara occidental et qu'aucune partie ne contrôle, si Rabat parvient à annexer El Guerguerat. "En plus d'être une nouvelle confiscation illégale du territoire sahraoui (...) une telle mesure mettrait fin à l'indépendance de la Mauritanie car elle donnerait (au Maroc) le contrôle de la deuxième ville de Nouadhibou et ses exportations de minerai de fer, permettant à Rabat de dicter la politique de la Mauritanie envers la population sahraouie" ainsi que le transit vers et depuis les camps de réfugiés", a alerté l'ONG, dans un briefing sur l'agression militaire marocaine à El Guerguerat au Sahara Occidental, intitulé "pourquoi le Polisario a repris les opérations armées ?". Dans les faits, la crise provoquée par le Maroc à El Guerguarat à l'extrême sud-ouest du Sahara Occidental a pour enjeu l'extension du trafic marocain de stupéfiants jusqu'en Libye via le Sahel, révèle le magazine en ligne Strategika dans une récente analyse sur la reprise de la guerre du Sahara Occidental et les enjeux économiques et géopolitiques du Maroc dans la région. Selon ce magazine, la Libye est considérée comme un véritable eldorado pour le hashish marocain, dont la diffusion se heurte à la fermeture des frontières avec l'Algérie".La Libye est également un point de redistribution de la drogue marocaine vers la Tunisie, l'Egypte et l'Europe via l'immigration clandestine en Méditerranée. Stratigika explique que cet " enjeu est vital au Maroc dont l'économie gonflée par les aides des pays du Golfe souffre de la crise du tourisme mondial et d'une dette avoisinant 91 % du PIB". D'où l'importance vitale pour le Maroc d'ouvrir une route commerciale avec la Mauritanie à travers la zone démilitarisée (tampon). Ce que le Polisario considère comme une violation de l'accord de cessez-le-feu de 1991, relève Strategika.