Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) a dénoncé vigoureusement mercredi les menaces attentatoires à la sécurité physique des Sahraouis et à la déstabilisation potentielle et éminemment dangereuse de la région d'El Guerguerat, appelant l'ONU à prendre urgemment les décisions et initiatives de nature à éviter une détérioration rapide de la situation. Les membres du CNASPS qui suivent avec une grande préoccupation l'évolution de la situation qui prévaut à El Guerguerat, à la frontière Sud des territoires occupés du Sahara Occidental, "responsabilisent pleinement l'ONU et son Conseil de Sécurité pour prendre urgemment les décisions et initiatives de nature à éviter une détérioration rapide de la situation à El Guerguerat, et à imposer des mesures propres à faire respecter pleinement le cessez-le-feu dans toutes ses dispositions prévues en Septembre 1991", a indiqué le Comité dans un communiqué. "Sur les lieux, les Sahraouis manifestent légitimement et pacifiquement contre la violation par le Maroc de l'accord de cessez-le-feu, et ceci après l'ouverture illégale, à l'initiative de l'administration marocaine d'occupation, d'une brèche en zone démilitarisée et sous contrôle international, et dont se sert le Maroc pour exporter les produits spoliés du Sahara Occidental vers la Mauritanie, le Sénégal et les Etats de l'Afrique de l'Ouest, ainsi qu'au bénéfice de l'Espagne qui transporte vers Tanger via El Guerguerat ses produits de la pêche sur les côtes mauritaniennes", a-t-on rappelé. Relevant que "le roi du Maroc menace de faire intervenir son armée pour rouvrir par la force la brèche de El Guerguerat qu'il a réalisée illégalement pour ses intérêts économiques et ceux de l'Espagne", le CNASPS a souligné que ces menaces d'intervention par la force "portent le grave danger d'atteinte à la paix et à la sécurité internationale". "Les membres du CNASPS, ainsi que le Mouvement international de solidarité avec le peuple sahraoui se considèrent mobilisés aux cotés du peuple sahraoui, en cette étape difficile de sa lutte pour la liberté et l'indépendance, et pour l'application stricte du Droit International, et l'organisation rapide du référendum d'autodétermination, reconnu juridiquement et officiellement, au bénéfice du peuple sahraoui", a soutenu le Comité, expliquant que ce dernier s'est mobilisé pour manifester à El Guerguerat son opposition à une énième violation par le Maroc de l'accord portant cessez-le-feu. Le CNASPS qui a rappelé, dans son texte, sa profonde déception par "l'inaction de l'ONU et de son Conseil de Sécurité dans le très long retard (29 ans) à organiser le référendum d'autodétermination, enregistre "de façon incompréhensible le retard inexplicable du Secrétaire Général de l'ONU à désigner son envoyé personnel, devant l'inertie permanente de la Minurso". Mercredi, les Sahraouis continuaient, pour le 22e jour consécutif, de manifester pacifiquement pour réclamer la fermeture de la brèche illégale d'El Guerguerat, tandis que l'occupation marocaine se livre à une dangereuse escalade militaire qui risque d'ébranler la stabilité dans la région. Des Sahraouis civils (hommes et femmes) représentant notamment des associations de jeunesse, des femmes, des travailleurs, d'organisations de défense des droits de l'homme et plusieurs ONG opérant dans le domaine socioculturel observent depuis trois semaines des sit-in à différents endroits le long du mur de sable marocain pour exiger la fermeture définitive de la brèche illégale d'El Guerguerat dans l'extrême sud-ouest du Sahara occidental. Les manifestations, se veulent, selon les organisateurs, un moyen de faire face aux manœuvres et provocations marocaines et réclamer l'organisation du référendum d'autodétermination, l'objectif pour lequel a été créée la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso).