L'ancien conseiller à la sécurité nationale des Etats Unis, John Bolton, a regretté vendredi la décision unilatérale de Donald Trump de reconnaitre la prétendue marocanité du Sahara occidental, renonçant ainsi à trente ans de politique américaine sur le Sahara occidental. "Trump a tort d'abandonner trente ans de politique américaine sur le Sahara occidental juste pour remporter une victoire rapide en politique étrangère", déplore l'ancien conseiller à la sécurité nationale du président Trump. Il estime qu'"un accord israélo-marocain était possible sans abandonner l'engagement des Etats-Unis en faveur d'un référendum sahraoui sur l'avenir du Sahara occidental, comme l'a déclaré à juste titre le sénateur James Inhofe". Le sénateur d'Oklahoma, James Inhofe, également président de la Commission défense du Sénat américain, a affirmé jeudi que le président Trump a été "mal conseillé par son équipe", soutenant que l'accord de normalisation israélo-marocain, pouvait être conclu sans hypothéquer les droits d'"un peuple sans voix". "L'annonce de la Maison Blanche d'aujourd'hui alléguant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental est choquante et profondément décevante. Je suis attristé que les droits du peuple du Sahara occidental aient été troqués", regrette l'influent sénateur républicain dans un communiqué. Trump, qui quittera la Maison Blanche le 20 janvier, a indiqué jeudi qu'il avait signé une proclamation reconnaissant la marocanité du Sahara Occidental, en même temps qu'il annonçait que Rabat s'était engagé à normaliser ses relations avec Israël. L'ONU a déclaré jeudi que sa position sur le Sahara occidental demeurait "inchangée". Antonio Guterres "pense (...) que la solution à cette question peut toujours être trouvée sur la base des résolutions du Conseil de sécurité", a souligné son porte-parole Stéphane Dujarric. La résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité a chargé la Mission onusienne (Minurso) d'organiser un référendum libre et équitable au Sahara Occidental et en proclamer les résultats.