L'adoption par le Conseil de sécurité d'une nouvelle résolution sur la question du Sahara occidental initialement prévue pour le 29 octobre a été reportée à demain 31 octobre. Cela en raison que les Américains qui sont les rédacteurs de la dite résolution n'étaient pas parvenus à rallier à leur point de vue l'ensemble du Conseil de sécurité de ne proroger que de six mois le mandat de la Minurso au lieu d'une année comme le demandent certains membres. Cette réduction du mandat de la Minurso qui traditionnellement et mécaniquement était prorogé d'une année à fin avril a été réclamée par Washington avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche au motif que cela serait une contribution à l'arrêt de l'inflation des dépenses onusiennes que le président américain veut imposer à l'organisation internationale, mais aussi en guise de pression sur les parties directement concernées par le conflit du Sahara occidental pour qu'elles renouent avec le processus de négociation en vue de son règlement. Il y a six mois après moult tractations, Washington avait obtenu gain de cause et il était apparu que la réduction à six mois du mandat de la Minurso semblait avoir fait bouger les lignes au constat que l'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental Horst Köhler était parvenu à obtenir l'acquiescement des parties concernées à leur participation à une table ronde les 4 et 5 décembre prochain à Genève. Mais la pression que les Etats-Unis mettent pour tenter d'en finir avec le statu quo dans lequel est confiné le dossier du Sahara occidental ne convient pas aux membres du Conseil de sécurité soutiens diplomatiques de la partie marocaine bénéficiaire de son maintien, d'autant que derrière cette pression ils y voient l'initiative du conseiller aux affaires de sécurité à la Maison Blanche John Bolton qu'ils soupçonnent d'être opposé à la thèse de la marocanité du Sahara occidental et en faveur de la tenue d'un référendum d'autodétermination pour sa population. La question de la durée du mandat de la Minurso est en réalité l'arbre qui cache la forêt dans la question du Sahara occidental. Celle qui devrait être débattue s'agissant de cet organisme onusien est de savoir si d'année en année ou de six mois en six mois elle a été en capacité d'avancer dans la mission pour laquelle elle a été créée qui est d'organiser un référendum d'autodétermination pour les Sahraouis. L'impasse dans laquelle est l'affaire du Sahara occidental fait réponse et oblige à débat sur l'utilité de cet organisme et de son maintien dans le même mandat étriqué qui en fait un spectateur impuissant d'une occupation coloniale qui donne lieu à l'asservissement du peuple sahraoui et à sa répression de la façon la plus ignominieuse. Les ergotages sur la durée de la prolongation de son mandat noient en fait l'essentiel qui est qu'il faut lui élargir celui-ci pour être à même d'accomplir sa mission initiale.