L'ancien responsable des affaires politiques aux Nations unies, Moncef Khan, a affirmé samedi que l'annonce du président américain sortant, Donald Trump, sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental "ne changera pas la nature juridique de ce conflit, car il s'agit d'une question de décolonisation inscrite sur les listes de l'ONU". M. Khan a assuré, dans une déclaration aux médias, que le conflit Sahara occidental est considéré comme "une question de décolonisation qui est à l'ordre du jour de l'Assemblée générale des Nations unies depuis 1960 et du Conseil du sécurité depuis 1975 après l'invasion militaire marocaine qui continue d'occuper certaines parties du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique". L'ex- responsable onusien a rappelé, en outre, que le SG de l'ONU, Antonio Guterres a déclaré le 12 décembre dernier, que la position de l'ONU concernant la question sahraouie "demeure inchangée" et ne dépend pas de la reconnaissance individuelle des pays, mais de la mise en œuvre des résolutions pertinentes de l'Assemblée générale de l'ONU et du Conseil de sécurité. La décision du président américain sortant, Donald Trump, de reconnaître la prétendue souveraineté marocaine sur les territoires du Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le régime marocain et Israël a suscité la désapprobation de nombreux anciens et actuels hauts responsables américains qui ont critiqué la légèreté de cette décision tout en avertissant contre les effets qu'elle serait susceptible de provoquer. La dernière réaction en date est celle de l'ancien conseiller à la sécurité nationale à la Maison-Blanche, John Bolton. Selon lui, "la reconnaissance par Trump de la souveraineté marocaine (sur le Sahara occidental) mine dangereusement des décennies d'une politique américaine soigneusement mise au point" affirmant que les Marocains et les Israéliens auraient pu normaliser leurs relations sans pour autant sacrifier le peuple sahraoui. De son côté, l'ancien secrétaire d'Etat américain, James Baker a qualifié la normalisation des relations entre le Maroc et Israël de "compromis cynique " qui a " sacrifié " le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Il a considéré, en outre, que l'accord de normalisation devait être conclu de " manière appropriée (...) et non pas en sacrifiant cyniquement le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination". Le président de la Commission défense du Sénat américain, James Inhofe qui s'est exprimé sur la question le même jour que James Baker, le 11 décembre courant, s'est dit "attristé" et "déçu" par la décision de Trump. Néanmoins, il a souligné qu'une telle démarche ne changeait en rien les positions de la communauté internationale à l'égard du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. "L'annonce de la Maison-Blanche d'aujourd'hui alléguant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental est choquante et profondément décevante. Je suis attristé que les droits du peuple du Sahara occidental aient été troqués", a déploré l'influent sénateur républicain dans un communiqué.