Le ministre des Affaires étrangères, M. Sabri Boukadoum et les dirigeants sud-africains se sont engagés, mardi à Pretoria, à renouveler les liens historiques qui unissent les deux pays et l'engagement des deux parties à fixer de nouvelles perspectives communes ayant trait entre autres à l'économie, la politique, le commerce ainsi qu'à d'autres questions continentales. En visite de travail en Afrique du Sud, M. Boukadoum a été reçu par le président sud-africain, M. Cyril Ramaphosa. M. Boukadoum, "a mis à profit cette audience pour transmettre à son hôte les salutations chaleureuses et fraternelles de son frère, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et lui faire part de son ferme attachement au renforcement du partenariat stratégique entre les deux pays et son engagement à insuffler une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale". Pour sa part, M. Ramaphosa s'"est félicité de la qualité des liens historiques et exceptionnels de solidarité, d'amitié et de soutien mutuel qui ont toujours marqué les relations entre les deux peuples frères". Il a notamment exprimé "sa volonté d'œuvrer de concert avec son frère, M. Abdelmadjid Tebboune, au développement de la coopération bilatérale dans ses dimensions politique, sécuritaire, économique et culturel, en vue d'une exploitation optimale des opportunités offertes de part et d'autre". En outre, cette audience a été l'occasion d'"aborder les questions régionales et internationales d'intérêt commun, notamment celles liées à la sécurité et au développement en Afrique, et de se réjouir de la tradition de concertation à tous les niveaux et de la convergence des vues et positions des deux pays au sein des fora régionaux et internationaux". Lors d'un entretien, le chef de la diplomatie et la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, ont fait part de l'existence de trente-trois (33) accords bilatéraux et mémorandums d'accord couvrant un large éventail de domaines tels que le commerce et l'industrie, la diplomatie, la défense, l'énergie, les arts et la culture, les sports, la science et la technologie, l'agriculture, l'éducation, santé, etc". Lire aussi : Questions africaines: Alger et Pretoria pour des efforts conjoints au sein de l'UA et l'ONU De plus, M. Boukadoum et Mme Pandor "ont souligné l'importance stratégique de la Commission binationale (BNC) en tant que mécanisme bilatéral structuré pour coordonner et forger une coopération bilatérale et un partenariat entre les deux pays". Dans ce contexte, les deux ministres ont convenu que "le prochain BNC devrait avoir lieu à un moment et à un endroit à déterminer par la voie diplomatique. En outre, ils ont "pris note de l'inauguration officielle de l'Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (AFCTA)" et "ont félicité les Etats membres qui ont signé l'Accord". Les ministres ont également observé que la zone de libre-échange continentale "contribuera grandement à la facilitation du commerce et les investissements intra-africains", appelant par ailleurs, à la mise en œuvre de l'Agenda 2063 et de son plan d'action. == Convergences des vues sur les questions de paix == En outre, M. Boukadoum et son homologue Mme Pandor, ont discuté des derniers développements en Libye et passé en revue le processus politique mené par l'ONU, soulignant l'impératif pour l'Union africaine (UA), à travers le Groupe de haut niveau sur la Libye, d'"accroître son implication pour garantir un processus politique dirigé par les Libyens qui préserve l'unité et l'intégrité territoriale du pays et mette fin à l'ingérence étrangère". Concernant la question du Sahara occidental, les deux parties se sont déclarées "gravement préoccupées" par l'escalade des tensions militaires dans les territoires occupés et ont réaffirmé à cet égard leur position qui consiste à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui assurera l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, par le biais de la tenue d'un référendum libre et équitable. Boukadoum et Mme Pandor ont, dans ce même contexte, exprimé leur "plein appui" à la nomination immédiate par le Secrétaire général des Nations unies de son Envoyé personnel pour le Sahara occidental", un poste vacant depuis mai 2019. De plus, la situation dans la région du Sahel, en Afrique centrale, en RD Congo et en République centrafricaine (RCA), ainsi que la menace croissante du terrorisme sur le continent, ont été au centre des discussions entre les deux ministres. Notant "avec préoccupation" la persistance de l'instabilité et des conflits dans certaines parties du continent africain, les deux ministres ont convenu de "la nécessité pour que l'UA intensifie ses efforts en coordination avec ses partenaires, pour atteindre l'objectif de faire taire les armes en Afrique".