Qualifiée de «Grande» par les analystes, la convergence de vues et de positions entre les dirigeants africains, concernant les questions régionales et internationales d'intérêt commun, a été notée lors de la dernière tournée en Afrique effectuée par le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum. Il s'agit notamment du rôle de l'Union africaine (UA) dans le règlement politique du conflit du Sahara occidental et de la sécurité continentale sur tous les plans. Cette tournée du chef de la diplomatie algérienne en Afrique du Sud, le Lesotho, l'Angola et au Kenya intervient à quelques semaine du 34e sommet de l'UA prévu le mois de février prochain. Le conflit du Sahara occidental a dominé les discussions entre les différentes parties mais pas seulement. La pandémie de la Covid-19, la situation au Sahel, en Libye en Afrique Centrale, en RD Congo et en République Centrafricaine, ainsi que la menace croissante du terrorisme sur le continent, ont également pris place lors des entrevues bilatérales. En effet, Sabri Boukadoum a entamé sa tournée par le Pretoria où il a été reçu par le Président sud-africain, M. Cyril Ramaphosa à qui il a transmis «le ferme attachement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune au renforcement du partenariat stratégique entre les deux pays et son engagement à insuffler une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale», selon les informations rapportées par l'agence de presse officielle APS. Dans la même ville, le chef de la diplomatie et son homologue sud-africaine, Naledi Pandor, «ont souligné l'importance stratégique de la Commission binationale (BNC) en tant que mécanisme bilatéral structuré pour coordonner et forger une coopération bilatérale et un partenariat entre les deux pays». Les deux chefs de diplomatie ont discuté des derniers développements en Libye et passé en revue le processus politique mené par l'ONU, soulignant l'impératif pour l'UA, à travers le Comité de haut niveau sur la Libye, d'«accroître son implication pour garantir un processus politique dirigé par les Libyens qui préserve l'unité et l'intégrité territoriale du pays et mette fin à l'ingérence étrangère». Concernant la question du Sahara occidental, les deux parties se sont déclarées «gravement préoccupées» par l'escalade des tensions militaires dans les territoires occupés et ont réaffirmé à cet égard leur position qui consiste à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui assurera l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. M. Boukadoum et Mme Pandor ont exprimé leur «plein appui» à la nomination immédiate par le Secrétaire général des Nations unies de son Envoyé personnel pour le Sahara occidental». La deuxième étape de la tournée a été le Royaume du Lesotho où il a été question de mettre l'accent sur la nécessité de finaliser le cadre juridique et redynamiser les contacts à tous les niveaux en perspective de la tenue de la session inaugurale de la Commission mixte. Les deux parties ont convenu d'approfondir la coordination au sein des organisations régionales et internationales, en vue de défendre les principes de droit international et réaliser les objectifs de l'organisation continentale dans les domaines de la paix, de la sécurité et du développement. S'agissant du conflit au Sahara occidental, les deux parties ont souligné l'impératif pour l'UA et les Nations unies d'œuvrer, de concert, pour le lancement d'un véritable processus politique à même de permettre le parachèvement du processus de décolonisation. En visite en Angola, M. Boukadoum a été reçu, en audience, par le Président angolais, M. Joao Lourenço. Elle a été précédée d'une réunion de travail entre les deux chefs de diplomatie, qui a porté notamment sur l'évaluation de l'état de la coopération bilatérale et les perspectives de son développement ainsi qu'un échange approfondi sur les questions politiques et de paix et de sécurité en Afrique, particulièrement les situations prévalant respectivement en Libye, au Mali, au Sahara occidental. Au Kenya, les discussions ont porté sur les relations bilatérales ainsi que les principaux foyers de tension sur le continent africain. Pour les questions régionales et internationales, les deux ministres ont relevé avec «satisfaction la convergence de leurs positions privilégiant le respect des principes du droit international et le règlement pacifique des crises et conflits. Ils ont passé en revue les derniers développements des principaux foyers de tension sur le continent africain», a souligné l'APS dans son compte rendu à l'issue de la tournée de Boukadoum en Afrique.