Le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l'économie de la connaissance et des Start-up, Yacine El Mahdi Oualid, a procédé jeudi à Alger à la remise des premiers labels "Start-up" au profit d'une vingtaine de jeunes entrepreneurs parmi les 47 entreprises labélisées. Il s'agit d'une première vague d'entreprises portant des projets jugés innovants avec un fort potentiel de croissance, par le comité national de labélisation des "start-up", des "projets innovants" et des "incubateurs", selon les modalités fixées par la loi. L'obtention de ce label permet aux start-up de bénéficier de certaines facilitations notamment en matière d'exonérations fiscales et d'accompagnement. Les porteurs de projets intéressés par l'octroi du label "Start-up" peuvent soumettre leurs demandes au comité national de labélisation, qui se réunit deux fois par mois, à travers le portail www.startup.dz, lancé début décembre dernier. Selon le décret exécutif 20-254 du 15 septembre 2020, la société doit, pour obtenir ce label, être de droit algérien et respecter des critères précis, à savoir son existence qui ne doit pas remonter à plus de huit ans, son modèle d'affaires qui doit s'appuyer sur des produits, des services, un business model ou tout autre concept innovant, ainsi qu'un chiffre d'affaires annuel qui ne doit pas dépasser le montant fixé par le comité national. Le capital social doit être aussi détenu à, au moins, 50% par des personnes physiques, des fonds d'investissement agréés ou par d'autres sociétés disposant du label "Start-up", tandis que le potentiel de croissance de la société doit être suffisamment grand, sachant que la société ne doit pas avoir plus de 250 employés. La cérémonie s'est déroulée au siège de la direction générale de « Algerian start-up fund » et a été l'occasion pour ce Fonds d'expliquer les mécanismes du financement mis en place pour financer les start-up en soulignant qu'il s'agit d'un Fonds de capital risque contrairement aux mécanismes déjà existants qui financent les projets avec des crédits. Le Directeur général du fonds, Ahmed Haftari, a affirmé que l'ensemble des dossiers sont traités de manière « rapide et sans bureaucratie », la procédure se faisant en ligne via une plateforme électronique : « fait inédit, car aujourd'hui le ministère délégué chargé de l'économie de la connaissance et des startups est le premier ministère dont toutes les procédures administratives ne se font que par voie électronique ». La cérémonie de la remise des labels, a été une occasion pour les start-up bénéficiaires de relever certaines difficultés rencontrées notamment celles relatives à l'accès au financement, aux locaux, et aux modalités d'exportation. M. Oualid a réaffirmé, à cet égard, son engagement à pallier tout obstacle pouvant entraver le développement des start-up, rappelant la création, au sein de son département, d'une cellule de médiation dont l'objectif de présenter les projets des jeunes pousses algériennes aux différents départements ministériels, et de faciliter leurs démarches administratives. Cette cellule a étudié, jusque-là, plus de 250 dossiers, a-t-il fait savoir. Lire aussi : Economie de la culture: nouvelle stratégie pour renforcer le rôle des micro-entreprises et des start-up Concernant l'exportation des services numériques développés par les start-up algériennes, le ministre délégué a souligné que plusieurs réunions ont été tenues avec les responsables de la Banque d'Algérie afin de faciliter la procédure actuelle, jugée "compliquée et décourageante" par les startupeurs, notamment en matière de domiciliation bancaire et de rapatriement de la devise. "Ces difficultés sont examinées pour la première fois et devraient être prises en charge en 2021", promet M. Oualid. Evoquant la Conférence dédiée aux startups "Algeria Disrupt", le ministre délégué a annoncé la tenue, durant l'année en cours 2021, de trois (3) éditions régionales de cet évènement à l'Est, l'Ouest et au Sud du pays avant d'organiser l'édition nationale, prévue vers la fin de l'année. «De belles perspectives s'ouvrent aux startupeurs avec la concrétisation de plusieurs mesures phares annoncés par le président de la République et par le gouvernement et participeront sans doute vers le passage à une véritable économie de la connaissance », a déclaré M. Oualid.