La première vague de projets innovants, start-up et incubateurs, bénéficiant d'une labélisation délivrée par une commission multisectorielle, est prévue vers la fin décembre-début janvier prochain, a indiqué mardi à Alger, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Economie de la connaissance et des start-up, Oualid El-Mahdi Yacine. A l'occasion de l'installation de la Commission de labellisation des "Startups", "Incubateurs" et "Projets innovants", le ministre a estimé que "le timing (du début de labélisation) est plutôt correct" puisqu'il coïncidera avec la mise en application de la loi de finance 2021 qui introduit "de nouvelles exonérations fiscales pour les startups". La labélisation permettra ainsi à la startup de bénéficier de ces exonérations. Le ministre a annoncé que cette commission se réunira périodiquement "en moyenne deux fois par mois" et permettra d'étudier les demandes qui seront réceptionnées "exclusivement" sur le portail www.startup.dz qui a été également lancé mardi. Le choix du tout numérique dans les démarches administratives pour l'obtention du label est motivé, selon le ministre, par sa détermination à en finir avec la "bureaucratie qui s'est enracinée dans nos administrations" et qui est "l'obstacle majeur qui a entravé l'aboutissement de centaines de projets". L'obtention du label "Startup" est conditionné par deux facteurs essentiels : l'innovation et la croissance non linéaire, explique Noureddine Ouaddah, cadre au ministère. Alors que l'octroi du label "Projet Innovant", dépendra essentiellement de "la croissance du projet et de son Business plan", ajoute. M. Ouaddah. Enfin le label "Incubateur", exige de présenter des services tels que le coaching et la formation, une bonne qualification de l'équipe ainsi que des résultats probants quant à l'aboutissement des projets suivis, enchaîne le cadre. Lire aussi: Djerad: les start-up sont l'avenir de l'Algérie Une fois le label obtenu dans un délai qui "n'excède pas les 15 jours", les startups ouvriront droit aux exonérations fiscales, concernant les taxes sur les bénéfices et sur la valeur ajoutée (TVA), qui peuvent s'étaler jusqu'à 5 ans, indique le ministre. Cela en plus de la possibilité de bénéficier du soutien du Fonds de financement des start-up qui a été doté de 1,2 milliard de dinars, et profitera, en outre aux porteurs de projets, avant-même la création de leur société et l'obtention du registre de commerce, rappelle-t-il. Ce fonds fera de l'investissement dans le capital, impliquant un facteur de risque que les mécanismes de financement classiques ne supportent pas.Le but de la création des labels "Startups" et "Projet Innovant" est de proposer aux jeunes entrepreneurs un "cadre organisationnel et juridique" qui leur permet de bénéficier de facilitées" assurées par l'Etat. Outre le financement et les exonérations, ce cadre leur donne accès à des facilitations dans les domaines de "l'accompagnement, du coaching et de la formation dans l'entrepreneuriat", explique M. Oualid El-Mahdi Yacine. Les porteurs de projets pourront profiter, en plus, de l'accompagnement des accélérateurs publics (Algeria Venture) qui seront lancés début 2021, à Alger mais aussi dans d'autres régions du pays, affirme le ministre. La commission de labellisation, que préside le ministre, est composée d'une dizaine de membres. Elle renferme des compétences dans différents secteurs, représentants les ministères impliqués dans le soutien des startups, précise le ministre. Des ministères qui ont la "volonté de faciliter les démarches aux porteurs de projets innovants", ajoute-il. A noter que l'installation de cette commission est la concrétisation des annonces faites lors de la Conférence nationale dédiée aux startups "Algeria Disrupt 2020", tenue le 3 octobre dernier. Quelque 2.000 startups activent actuellement en Algérie, selon des données approximatives du ministère.