Le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), Abdelkader Gouri, a appelé mercredi à Alger à réunir les conditions nécessaires à l'ouverture des frontières terrestres à travers les postes frontaliers de Debdeb (Illizi) et Taleb-Larbi (El Oued) "dans les meilleurs délais" pour permettre aux opérateurs économiques algériens d'investir les marchés africains. Auditionné par la commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Gouri a rappelé que "le Premier ministre avait donné une instruction pour l'ouverture des frontières à travers les postes frontaliers de Debdeb et Taleb-Larbi pour l'exportation sans préciser de date". La date d'ouverture de ces frontières doit être fixée rapidement pour relancer l'économie algérienne, a insisté le président de la CACI. Le responsable a également plaidé pour la levée des mesures de confinement et la reprise de toutes les activités dans le strict respect sanitaire préconisé afin, a-t-il dit, que la vie économique reprenne après deux années successives de stagnation en raison de la pandémie de Covid-19. Evoquant les exportations vers la Mauritanie et le Niger, le président de la CACI a indiqué le transport routier des marchandises vers ces deux pays, dans le cadre de l'exportation, est désormais "monopolisé" par le Groupe public de transport terrestre de marchandises et de logistique (Logitrans). Il a appelé, dans ce cadre, à "l'ouverture de ce domaine au secteur privé, en application de l'instruction du président de la République relative à la non discrimination entre les sociétés publiques et privée, les deux secteurs contribuant au développement national". Dans ce sens, il a plaidé pour la révision de la loi relative à la contrebande, promulguée en 2006, qui a influé négativement sur les opérateurs économiques, rappelant que 12 wilayas frontalières au niveau national souffrent des effets de la loi et des sanctions sévères introduites. S'agissant du foncier industriel, M. Gouri a souligné que certains bénéficiaires souffrent des obstacles dressés par la wilaya, notamment ceux liés au "changement d'activité commerciale ou à l'adjonction d'une activité connexe". A cet effet, il a appelé les walis à mettre en place des mécanismes et des facilités au profit des opérateurs économiques concernant le changement de l'activité commerciale ou l'adjonction d'une activité connexe au service de l'économie nationale". Rappelant que les opérateurs économiques avaient subi des pertes colossales suite à la propagation de la pandémie de la Covid-19, il a souligné l'urgence d'une intervention auprès de la Banque centrale pour prolonger, à plus de 5 ans, le délai de remboursement des dettes des investisseurs. Des propositions économiques et financières pour relancer l'économie nationale Pour M. Gouri, la relance de l'économie nationale passe en premier lieu par un "changement des mécanismes du système bancaire et la facilitation des opérations d'importation de véhicules, de camions et d'engins des travaux publics, ainsi que des usines d'occasion". En vue de faciliter les activités des opérateurs économiques algériens à l'étranger, le même responsable a appelé à " désigner des attachés commerciaux expérimentés dans les ambassades algériennes à l'étranger, en vue de promouvoir le produit algérien , étudier le climat des affaires dans les pays, accompagner et faciliter les missions des exportateurs à l'étranger". Proposant dans ce cadre, à ce que les partenaires économiques soient représentés au sein des assemblées élues et du Conseil de la Nation, en vue de tirer profit de leurs expériences dans le domaine économique, M. Gouri a également appelé à fonder des conseils économiques au niveau des wilayas, composés d'hommes d'affaires intègres représentant toutes les organisations économiques. M.Gouri a également demandé, dans ce contexte, de relever la représentativité de la CACI au sein du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), d'un représentant à 3 représentants, et ce au vu du maillon important que représente la Chambre dans l'économie nationale. Il a, en outre, souligné la nécessité d'associer les élus de la CACI dans les commissions composées par le ministère de l'Industrie et celui du Commerce, dans la formulation et l'élaboration des lois relatives à l'économie. S'agissant du reste des préoccupations de la CACI, M. Gouri a appelé à changer les statuts de la CACI, en vigueur depuis 1996, et qui ne sont pas au diapason de la dynamique économique que connait le pays". Déplorant le fait que la Caci " ne joue pas son rôle au double plan interne et externe, en tant qu'instance consultative qui accompagne l'édification d'une économie solide", M. Gouri a relevé l'absence de coordination et de communication entre la Caci et le ministère du Commerce et celui de l'Industrie, ce qui a impacté négativement, selon lui, le rôle des Chambres en terme de proposition et d'accompagnement.