Le Coordonnateur de la Commission nationale sahraouie des droits de l'Homme (CONASADH), Hassan Ali Amilid, a affirmé, mercredi, que la situation des droits de l'Homme dans les villes occupées du Sahara occidental "est si alarmante qu'elle augure un véritable désastre", faisant état de "larges violations avec l'encerclement de plus de 80 maisons par les forces d'occupation marocaines". Dans une déclaration à l'APS, M. Amilid a indiqué que les civils sahraouis vivant dans les villes occupées "souffrent de plusieurs problèmes et de larges violations des droits de l'Homme", précisant que "80 maisons de sahraouis sont actuellement encerclés à Laâyoune, Dakhla, Smara et Boujdour occupées où les droits les plus élémentaires sont bafoués". "Outre le fait de ne pas jouir du statut de la personnalité juridique, les civils sahraouis assiégés, privés des droits de déplacement et d'expression ainsi que de la sécurité morale et physique, ne peuvent même pas travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles", a-t-il déploré. Evoquant "les actes de violence et de torture ainsi que les descentes de la police marocaine auxquels sont soumis les Sahraouis dans les villes occupées", le responsable de la CONASADH a cité, à titre d'exemple, "l'assaut contre le domicile d'Ibrahim Khia où a été violentée même sa mère de 75 ans". Ces pratiques, a-t-il souligné, "relèvent plus de crimes que de violation des droits de l'Homme", ajoutant que "toutes les villes sahraouies occupées enregistrent des assassinats hors-la-loi. Il a mis en avant, à ce propos, "le cas du jeune Mohamed Salem Ayad Lefkir, dit Fahim , assassiné et placé dans une morgue à l'arrêt à l'hôpital de Laâyoune occupée pour masquer toute trace de violence". "Ces dernières années, nous avons pris l'habitude de voir les civils sahraouis tomber en martyrs... Ibrahim Sika, Badri Boudjamaa ou la jeune Sabah Othmane, sortie célébrer la victoire de la sélection algérienne lors de la CAN pour être fauchée par un véhicule de la police marocaine", a tenu à souligner M. Amilid. Il a fait observé, en outre "une recrudescence des atteinte aux droits de l'Homme dans les villes occupées depuis la violation de l'accord de cessez-le-feu, le 13 novembre 2020 et l'agression de civils sahraouis au niveau de la brèche illégale d'El Guerguerat. Soulignant que la situation des droits de l'Homme dans les villes sahraouies occupées "devenait alarmantes conséquemment à la reprise de la lutte armée, notamment après l'instauration d'un mur de silence autour des villes occupées", le responsable sahraoui a qualifié de "grave" l'interdiction d'accès aux villes occupées pour les observateurs étrangers et les organisations des droits de l'Homme, tenant la Communauté internationale et les Nations unies pour responsables de la protection des civils sahraouis. "L'Association internationale des juristes démocrates a adressé, récemment, une lettre au Secrétaire général de l'ONU lui rappelant sa responsabilité dans la supervision directe des négociations entre le Front Polisario, seul et unique représentant légitime du peuple sahraoui, et le Maroc en tant que force d'occupation dans la région", a-t-il indiqué appelant à l'application du Droit international humanitaire dans les territoires sahraouis occupés.