Le projet DIGITAQ (Création de capacités digitales pour le pilotage de l'assurance-qualité), produit d'une coopération algéro-européenne dans le domaine de l'enseignement supérieur, a été lancé officiellement mardi à Oran en présence de représentants des organismes algériens partenaires. Ce projet concerne neuf établissements universitaires algériens, en plus du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESR) et cinq établissements et organismes universitaires européens, a-t-on indiqué. Il prévoit un partenariat entre les universités algériennes de l'USTO Mohamed Boudiaf, d'Oum El Bouaghi, de Ouargla, de Biskra, de Sétif 2, de Bejaia, de Mascara, de Guelma et d'Alger 1, d'une part, et cinq établissements européens, d'autre part, en l'occurrence les universités de Lyon 2 (France), de Liège (Belgique), de Lisbonne (Portugal) et de l'Union des universités de la Méditerranée "UNIMED" (Italie), ainsi que le Mouvement français pour la qualité- Rhône Alpes (France). Il s'agit d'un projet européen de renforcement des capacités dans le domaine de l'enseignement supérieur intitulé "Création de capacités digitales pour le pilotage de l'assurance-qualité" dans l'enseignement supérieur algérien (DIGITAQ), dans le cadre du programme "Erasmus+", a-t-on fait savoir. A ce titre, Karim Khechni, sous-directeur de la coopération bilatérale et représentant du MESR, a souligné que le lancement de DIGITAQ témoigne "d'une volonté et d'un engagement du ministère dans la démarche de modernisation des établissements universitaires dans le but de développer davantage le secteur, d'où l'intérêt porté à ce projet dont la naissance et l'aboutissement sont le résultat d'une volonté commune partagée". "La démarche qualitative initiée par la tutelle a été marquée en 2010 par la création de la CIAQES suivie de la mise en place de cellules d'assurance qualité dans l'ensemble des établissements d'enseignement supérieur du pays", a-t-il rappelé, ajoutant que "ce projet qui vise la création de compétences digitales pour l'assurance qualité dans l'enseignement supérieur, connaîtra son couronnement après trois années d'activités intenses des différents acteurs partenaires de ce projet. Pour sa part, la sous-directrice de l'évaluation et de l'assurance qualité à la Direction générale des enseignements et de la formation supérieurs (DGEFS) relevant du ministère a évoqué la création d'une Agence nationale d'assurance qualité et d'accréditation qui remplacera la CIAQES, déclarant "l'encrage de cette agence paraîtra dans la future loi d'orientation sur l'enseignement supérieur". Cette structure, spécialisée et autonome, sera dotée de moyens et d'un staff technique de haut niveau s'appuyant sur des experts nationaux et internationaux. "Sa mise en place viendra parachever le cadre constitutionnel pour l'implémentation du système assurance qualité dans le secteur", a-t-elle souligné. Le recteur de l'Université des sciences et de technologie d'Oran (USTO), Hammou Amine Bouziane, a indiqué que ce projet, financé à hauteur de 905.000 euros et où l'USTO est coordinatrice, vise à renforcer les capacités des universités en matière de gestion, de gouvernance, d'assurance-qualité. Selon Gourmalah Mohamed Amine, enseignant-chercheur à l'USTO, coordinateur principal du projet, ce projet réunira les données sur sept grands domaines, à savoir la formation, la recherche, la vie estudiantine, la gouvernance, les infrastructures, les relations avec le secteur socio-économique et la coopération internationale. "Ces données étant très nombreuses, une base de données s'impose avec un serveur central qui sera positionné à l'université de Ouargla, qui reliera tous les établissements et permettra à cette démarche d'assurance qualité de s'enraciner", a-t-il affirmé, déclarant que "ça nous permettra d'avoir une vue globale de la vie estudiantine, d'améliorer la communication entre les universités faisant part de ce projet, en plus d'un transfert technologique, en particulier de l'Université de Lisbonne (Portugal) qui dispose d'un système identique que nous souhaitons répliquer chez nous". Des communications autour des universités algériennes partenaires ont été présentées, avec la participation par visioconférence des organismes internationaux.