L'Organisation algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (APOCE) a lancé, lundi à Alger, une nouvelle application permettant de signaler tout dépassement dans le domaine commercial, y compris l'augmentation injustifiée des prix, les publicités mensongères et les cas de corruption. L'application "Acheki" a été lancée lors d'une cérémonie organisée par l'APOCE à l'occasion de la Journée mondiale des droits des consommateurs, en présence du ministre du Commerce, Kamel Rezig, du Conseiller auprès du Président de la République, chargé du mouvement associatif et de la communauté nationale à l'étranger, Nazih Berramdane et de responsables de plusieurs départements ministériels et institutions publiques. Développée par l'APOCE, l'application permet de faciliter la communication entre le citoyen et les instances compétentes, le consommateur étant désormais en mesure de signaler tout dépassement observé concernant les différents types de produits ou de services prodigués, et ce de par la possibilité de se renseigner. En plus des signalements, ladite application permettra aux consommateurs de se plaindre auprès des autorités de contrôle et de sécurité, a précise le président de l'APOCE, Mustapha Zebdi. Il ajouté que cette nouvelle application, qui est -selon lui -"la première du genre" en Algérie, permet à l'utilisateur de fournir des informations détaillées sur la nature de la contravention à travers les images du produit et les factures, outre la détermination géographique du lieu d'achat ou du lieu de la contravention. A travers cette application, le consommateur peut également contacter l'organisation via le numéro de téléphone 3311, ainsi qu'à travers les sites des réseaux sociaux.. Concernant le slogan choisi cette année pour la Journée internationale des droits des consommateurs, qui s'articule autour de la "lutte contre la pollution plastique", M. Zebdi a souligné la nécessité de lutter contre ce phénomène, notamment à travers la conjugaison des efforts de tous les acteurs intervenants, y compris le consommateur, qui "préfère toujours l'utilisation des matières plastiques malgré la présence d'alternatives à l'instar des sacs en papier". Sur cette question, le ministre du Commerce, Kamal Rezig, a souligné l'importance d'intensifier les campagnes de sensibilisation dans le cadre de la lutte contre la pollution de l'environnement par le plastique, pour sensibiliser les consommateurs quant à la nécessité de ne pas jeter de manière anarchique les produits en plastique et inciter à l'utilisation de produits alternatives. Dans le même contexte, il a attiré l'attention sur l'intérêt accordé par son département ministériel aux associations de protection des consommateurs qui, selon lui, sont "un partenaire important et essentiel dans le développement de la relation entre les citoyens, les pouvoirs publics et les opérateurs économiques". De son côté, le conseiller auprès du président de la République chargé du mouvement associatif et de la communauté nationale à l'étranger, Nazih Berramdane a estimé que "la protection du consommateur algérien ne saurait être assurée sans la fédération des efforts des autorités publiques, des associations professionnelles et de celles de protection du consommateur". Il a également souligné le rôle de ces associations dans la sensibilisation et l'accompagnement des consommateurs, ajoutant qu'elles ont hissé l'action associative à un niveau "professionnel", voire "institutionnel", à travers leur contribution dans la mise au point de différentes stratégies. M.Berramdane a en outre évoqué le rôle de ces associations pendant la crise sanitaire, estimant que l'Algérie "connait aujourd'hui une situation stable, avec la préservation d'un niveau de vigilance, tandis que d'autres pays prennent des mesures plus strictes pour faire face à la pandémie de Covid-19 et recourent souvent à une fermeture totale". "Cela ne saurait se réaliser sans la conjugaison des efforts des acteurs de la société civile et des institutions de l'Etat, à travers un accompagnement réel et complémentaire", a-t-il ajouté. A ce titre, le conseiller auprès du président de la République a mis en avant la détermination de l'Etat d'impliquer la société civile dans la lutte contre la corruption, y compris les efforts visant la protection du consommateur contre tout dépassement. Il a par ailleurs indiqué que la politique adoptée par l'Etat en matière d'exportation des produits algériens vers les pays africains et européens nécessitait le renforcement de cette protection et la focalisation sur la qualité de façon à permettre au produit algérien de concurrencer d'autres produits sur différents marchés.