Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid a affirmé, mardi à Alger, que toutes les revendications " légitimes" des professionnels du secteur seront prises en charge, ajoutant que la grève annoncée par le Collectif des syndicats de la santé pour mercredi, " est un droit garanti par la Constitution". Dans une déclaration à la presse en marge des travaux du Salon de l'information sur le cancer (SICAN), M. Benbouzid a estimé que la grève et les sit-in qui seront organisés par le Collectif des syndicats de la santé qui compte des organisations des hospitalo-universitaires, des praticiens de santé publique et des travailleurs du paramédical, est " un droit garanti par la Constitution", ajoutant que les revendications des professionnels sont "légitimes". Parmi ces revendications, le ministre cite l'accélération du versement de la prime Covid-19, une opération "qui a connu un certain retard, mais, a-t-il expliqué, certains détails ont été réglés après que le Premier ministre avait instruit le ministre des Finances de verser la prime dans les délais les plus courts". Les revendications relevant d'autres secteurs, seront traitées " avec le temps", à travers l'installation de commissions en vue de les examiner, a fait savoir le ministre, pour qui, ces revendications sont " raisonnables". Entre autres revendications, le ministre a évoqué l'amélioration de la situation socio-professionnelle des travailleurs du secteur, affirmant qu'il assurera la coordination avec un nombre de ministres à l'effet de traiter ce dossier, en dépit de " la conjoncture économique difficile". Plutôt dans la journée, une conférence de presse conjointe a été animée par les présidents du syndicat national des enseignants et chercheurs universitaires (SNECHU), Pr Rachid Belhadj, du Syndicat national des Praticiens de la Santé publique (SNPSP), Lyés Merabet et du syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Lounès Ghachi, durant laquelle ils ont affirmé que la décision de déclencher "une grève nationale et des sit-in mercredi à travers l'ensemble des hôpitaux du pays, vise à rappeler aux pouvoirs publics leurs engagements à revoir la structuration du secteur de la santé et trouver des solutions selon les priorités". Lire aussi: Le ministre de la Santé salue les efforts du corps médical durant la pandémie Pr. Belhadj a déploré les conditions de travail actuelles dans le secteur, notamment dans le contexte de la propagation du coronavirus, soulignant que les principales revendications des professionnels de la santé sont liées "au statut particulier de la santé et le réexamen du plan de santé et à l'élaboration d'une stratégie nationale pour relancer le secteur". Il a relevé la nécessité de prendre en charge les aspects socioprofessionnels des personnels du secteur avec révision du niveau des salaires jugé "bas" par rapport aux pays voisins. Pour sa part, Dr. Merabet a estimé que le mouvement de protestation a pour objectif de "faire entendre la voix des travailleurs du secteur aux hautes autorités du pays" et de demander "la révision des salaires, le traitement du dossier de toutes les primes relatives à la pandémie du COVID-19, l'activation des décisions d'encouragement des professionnels et la reconnaissance de COVID-19 en tant que maladie professionnelle au profit de l'ensemble des professionnels". Le président du SNPSP a indiqué que son syndicat participera au mouvement de protestation mais en assurant le service minimum. De son côté, le président du SAP a appelé à "l'association des syndicalistes et des professionnels dans les réformes du système de santé", exhortant à la révision globale de ce système.