L'Intersyndicale de la santé, composée du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) et du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), a appelé à une grève générale aujourd'hui dans toutes les structures hospitalières du pays. Les syndicats de la santé dénoncent un système de santé au bord de l'explosion et du burn-out et réclament davantage de moyens. Outre la grève nationale, des sit-in sont attendus dans les structures de santé pendant la même journée. Pour Alger, le rassemblement du personnel de la santé se déroulera au CHU Mustapha-Pacha. L'annonce de ces actions a été faite hier lors d'une conférence de presse animée conjointement par les responsables de ces trois syndicats qui ont, à l'occasion, évoqué plusieurs points en relation avec leurs revendications. En premier lieu, l'assainissement de la situation financière afférente au travail dans des conditions d'extrême risque avec le paiement de la prime Covid-19, ainsi que la reconnaissance de la maladie transmise par ce virus comme une maladie professionnelle, une couverture à 100% de l'assurance maladie et la bonification de la retraite pour le personnel de la santé engagé directement dans la lutte contre la pandémie. Selon le professeur Belhadj, président du Snechu, le paiement de la prime Covid-19 au personnel de la santé a "enregistré 7 mois de retard. Ce qui représente quatre mille milliards de centimes". L'octroi de cette prime d'encouragement aux soignants avait été annoncé par le président Tebboune, alors que le pays venait d'entamer sa lutte contre la pandémie. Des montants forfaitaires allant de 10 000 DA au profit des personnels administratifs et de soutien, 20 000 DA pour le personnel paramédical et 40 000 DA pour le personnel médical. Elle devait être servie pour une période de trois mois renouvelables. Mais son versement est gelé depuis le mois de septembre 2020, à cause de l'indisponibilité d'un budget spécialement dédié à cet effet, au ministère des Finances. "Après l'annonce de notre grève, des promesses nous ont été faites pour payer à découvert", précise le professeur Belhadj. "La suspension de cette prime, alors que la pandémie est toujours en cours, suscite incompréhension et des attentes chez le personnel de la santé qui se sent injustement abandonné dans une situation très critique", renchérit le président du Syndicat algérien des paramédicaux. Toujours au chapitre contentieux, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, Lyès Merabet, cite, également, la promesse non tenue du versement d'un capital décès lié au Covid-19 d'un million de dinars aux familles du personnel soignant. Le Snechu, le SNPSP et le SAP réclament, en outre, la concrétisation des engagements pris par la tutelle pour la réforme du secteur sanitaire et l'amélioration des conditions de travail.