La Coordination nationale des corps communs de la santé, affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), s'est réunie, hier, pour décider de la suite à donner au mouvement de protestation. Ceci après l'annonce de la signature par le Premier ministre des décrets portant revalorisation de l'indemnité de garde et de la prime de contagion des professionnels de la santé. Après près de six semaines de grève, les corps communs examinent la possibilité de geler la grève «et de donner un délai au gouvernement pour prouver le bien-fondé de la décision d'augmenter les montants des deux primes précitées. Le syndicat a décidé de reprendre à n'importe quel moment le mouvement de protestation, si l'augmentation des montants de ces primes n'est pas concrétisée», explique un responsable du syndicat, en marge de cette réunion qui a duré jusqu'à la fin de la journée d'hier, sans qu'une décision n'émerge. A part les services des urgences, les structures sanitaires et les centres hospitaliers ont été paralysés du fait de la grève reconduite par plusieurs syndicats du secteur. Ambulanciers, brancardiers, agents de sécurité, personnels de l'entretien et autres travailleurs de la santé, classés parmi les corps communs, ont fait hier une démonstration de force en refusant de reprendre le travail avant d'avoir eu gain de cause. Une marche symbolique a été organisée auparavant par près d'un millier de travailleurs à l'intérieur de l'hôpital, des slogans revendicateurs ont été scandés en direction des responsables de la santé publique «qui entretiennent la précarité et ont mené le secteur au pourrissement». Les revendications des travailleurs des corps communs de la santé concernent en premier lieu la révision du régime indemnitaire dans son volet lié à la prime de contagion. A rappeler que la proposition de la tutelle relative à la hausse de cette prime à 7200 DA/mois selon le grade a été rejetée par le syndicat. Ce dernier revendique une autre répartition «selon le risque et non le grade», et estime que le statut des travailleurs de la santé «marginalise les corps communs et les a exclus des avantages attribués aux autres catégories de travailleurs du secteur». L'Intersyndicale maintient le bras de fer Si les corps communs débattent de la possibilité de geler ou non leur grève, les praticiens généralistes et spécialistes, les psychologues ainsi que les professeurs en sciences médicales, tous sous la bannière de l'Intersyndicale de la santé publique, maintiennent leur appel à une grève cyclique de trois jours, enclenchée depuis trois semaines. La grève «illimitée» des paramédicaux est également maintenue, apprend-on auprès de Lounès Ghachi, président du Syndicat autonome des paramédicaux. «Nos actions de protestation sont maintenues jusqu'à l'aboutissement de nos revendications», a déclaré, hier, le Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique, à l'issue de la réunion tenue hier également à Alger par les membres de l'Intersyndicale. Les syndicats ont maintenu aussi leur appel au sit-in prévu aujourd'hui devant le siège du ministère de la Santé. De son côté, le Dr Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), a souligné que «l'augmentation des montants des primes de contagion et de garde n'ont jamais été nos revendications principales». Et d'expliquer : «Notre mouvement de protestation est motivé par des doléances ayant trait à la révision du statut régissant la corporation, à la réhabilitation de la carte sanitaire et à la levée des discriminations en matière d'impôts ainsi que la revalorisation du régime indemnitaire.»