Les communes de la wilaya d'Alger connaissent, depuis plusieurs jours, d'importantes perturbations dans l'alimentation en eau potable, ce qui a suscité le mécontentement des Algérois qui sont d'autant plus désappointés que cela coïncide avec la saison estivale. En effet, la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (SEAAL) avait annoncé, hier samedi, l'entrée en vigueur du programme d'urgence d'alimentation en eau potable (AEP) au niveau de la capitale, suite aux perturbations enregistrées ces derniers jours en raison de la raréfaction des ressources en eau. Toutefois, de nombreuses circonscriptions administratives de la capitale ont annoncé, depuis jeudi dernier, le recours à un programme d'alimentation en eau spécifique à chaque commune. Abordés par l'APS, de nombreux Algérois se sont plaints du fait que les horaires annoncés n'aient pas été "respectés", ce qui a impacté négativement leur quotidien. Du côté Ouest de la capitale, et plus précisément à la cité des 1.000 logements "El Qaria", commune de Zéralda, les citoyens pâtissent de la même situation, à l'instar du reste des communes d'Alger. En effet, la cité connait, selon ses habitants, de grandes perturbations dans l'alimentation en eau potable depuis près de trois mois, une situation qui a empiré ces derniers jours. Zohir, habitant de la cité, a indiqué que l'eau dont l'alimentation est censée être assurée depuis la ville de Koléa (Tipasa), leur parvient désormais un jour sur deux, après trois mois de perturbations, suivie d'opérations d'alimentation aléatoires. Même situation est vécue au niveau de la cité des 143 logements à Ouled Belhadj dans la commune de Saoula. La souffrance est la même pour tous les citoyens habitant dans les étages supérieurs, où l'eau est devenue une monnaie rare et les robinets sont à sec depuis des jours, a indiqué Rachid, un des habitants du quartier, qui a souligné que tous les appels qu'il a faits sur la ligne verte de la société SEAAL, n'ont apporté aucun résultat. Même les habitants du 2e étage ont été privés d'eau potable, sans parler des 3e, 4e et 5e étages dont les habitants doivent constamment utiliser les citernes. Les quartiers AADL d'Alger sont également touchés par cette perturbation dans l'alimentation en eau. La cité Yazid Zerhouni (les Bananiers) dans la commune d'El Mohamadia figure parmi les quartiers où les habitants souffrent le martyre en raison des coupures d'eau incessantes, une situation qui a empiré depuis près d'un mois, selon de nombreux citoyens approchés par l'APS. Depuis l'annonce par les services de la wilaya d'Alger et la SEAAL du programme d'urgence d'approvisionnement des quartiers d'El Mohamadia en eau potable à l'instar des communes restantes de la wilaya, les habitants de la cité des Bananiers disent que le programme annoncé n'est pas respecté et que l'approvisionnement des bâtiments n'est pas équitable. A titre d'exemple, les bâtiments 10, 11 et 12 n'ont pas été approvisionnés en eau potable depuis jeudi dernier, alors que leur programme prévoit un approvisionnement d'un jour sur deux, selon des habitants du quartier. Dimanche, les habitants étaient contents d'être approvisionnés en eau potable même à faible pression, une joie vite interrompue par une coupure vers 11h. Pour les gérants du quartier, il ne s'agit pas de la SEAAL mais plutôt de la station de pompage de la cité qui enregistre plusieurs problèmes techniques. Pour leur part, les résidants à la cité de l'immeuble n 22 ont été unanimes à dire que les mêmes problèmes techniques les ont privés et depuis des années d'un privilège appelé " prestation et droit d'accès à l'eau potable dans leurs appartements de façon ordinaire". Lire aussi: AEP dans la capitale: le programme d'urgence entre en vigueur Pour les habitants, l'existence des deux immeubles 22 et 26 ne relève pas du centre de la cité AADL, mais les deux immeubles sont implantés dans le périmètre de cette cité de manière quasi-séparée, ce qui a impacté la qualité des prestations qui leur sont fournis, y compris celle relatives à leur approvisionnement en eau. "Nous sommes les deniers à bénéficier de la prestation de l'eau et les premiers qui en pâtissons de la coupure de l'eau. En cause, les deux stations de pompage au niveau de la cité et qui ne sont pas habilitées pour nous acheminer de l'eau avec un bon débit et en quantité nécessaire, car la chose ne concerne pas seulement SEEAL mais relève aussi de la gestion propre à la cité AADL, ce qui ne correspond pas aux coûts que nous versons, de façon régulière, avant des prestations qui sont supposées être un acquis pour nous", affirment les habitants. Des habitants dont la revendication essentielle demeure la dotation de la cité en une 3e station de pompage, à l'effet de trouver une solution définitive à une souffrance qui continue depuis des années. Le problème d'approvisionnement en eau et de sa distribution a impacté la vie de familles entières, affirme un habitant de l'immeuble n 22 de la cité AADL et qui semble affecté, car affirmant qu'il est obligé, de même que sa famille, de quitter leur appartement vers la maison de la grande famille, ajoutant qu'il est désormais impossible de s'accommoder d'une réalité qui leur impose de réfléchir constamment à comment acheminer l'eau à sa maison. En vue de connaitre plus de détails et d'éclaircissements concernant les pannes techniques ayant affecté les deux stations de pompage dans la cité, en sus de la réalité de conformité au programme urgent relatif à l'alimentation de la capitale en eau potable au niveau de cette agglomération comme un des quartiers de la commune de Mohammadia, l'APS a tenté de se rapprocher du responsable local de l'Agence AADL chargé de la gestion de la cité Yazid Zerhouni, mais la demande a été rejetée, sous prétexte d'"une obtention préalable d'une autorisation auprès de l'administration centrale". A rappeler que le wali d'Alger, Youcef Cherfa avait indiqué, dans des déclarations à la presse, concernant les perturbations de l'alimentation en eau que connaît la capitale: "tout le monde est mobilisé pour l'application du programme et nous demandons aux citoyens de faire preuve de compréhension à l'égard de cette situation due à la baisse des niveaux des barrages", et résultant de la sécheresse que vit le pays depuis plus de 3 années. Tout en assurant que la situation est "conjoncturelle", le même responsable avait ajouté : "nous affirmons avec conviction que cette situation (perturbation) se stabilisera à partir de juillet, d'août et de septembre et nous entrerons, par la suite, dans une stabilité durable en terme d'alimentation en eau potable (AEP)".