Le grave dérapage diplomatique du Maroc suite à la distribution, par le biais de sa représentation à New York aux pays membres du Mouvement des Non-Alignés d'une note officielle soutenant le prétendu "droit du peuple kabyle à l'autodétermination" continuait, lundi, de susciter la condamnation de la classe politique et des organisations nationales. Ainsi, le Groupe parlementaire du parti du Front de libération nationale (FLN) à l'Assemblée populaire nationale (APN) a fustigé "une nouvelle manœuvre désespérée d'un régime qui prend goût à s'inscrire dans la logique de servilité, de traîtrise et de manigance à l'égard d'un pays voisin et frère". Le Groupe parlementaire du FLN déclare, dans un communiqué, "ne pas être étonné par de telles provocations venant d'un régime fondé sur la répression, le despotisme et l'occupation (...) et qui complote contre l'Algérie, dont l'indépendance et l'unité nationale ont été scellées par un million et un demi de Chahid" affirmant que "cette vile manœuvre du Makhzen ne fera que renforcer la position de l'Algérie dans sa sincérité et sa justesse". Pour ce Groupe parlementaire "la tentative du régime marocain de cibler l'unité de l'Algérie et son soutien au mouvement terroriste 'MAK' à travers un prétendu 'droit du peuple kabyle à l'autodétermination' ne peuvent être perçus comme un simple acte diplomatique mais en tant que démarche d'une extrême gravité". Lire aussi: Affaire "Pegasus": le Maroc continue à faire de l'espionnage au profit d'Israël "La démarche du diplomate marocain à New York confirme, si besoins est, l'implication du régime du Makhzen dans la fomentation des haines et de la discorde et dans le parrainage des groupes séparatistes", estime encore le Groupe parlementaire du FLN, pour qui "ces pratiques hideuses contre l'unité et l'identité du peuple algérien qui ne reflètent point les liens de fraternité avec le peuple marocain constituent une agression flagrante contre l'Algérie unie, indivisible et souveraine". Même son de cloche chez le Groupe des Indépendants à l'APN qui a exprimé son mécontentement des "contre-vérités politiques" avancées récemment par le représentant diplomatique du régime marocain à l'Onu et de "l'agression ignoble" contre "le peuple, le Gouvernement et l'histoire" de l'Algérie. Le groupe des indépendants à la chambre basse du parlement a déploré "l'acte immoral mené récemment par le régime marocain, représenté par son ambassadeur permanent auprès de l'Onu sur le prétendu 'droit du peuple kabyle à l'autodétermination' qui reflète "un régime en déliquescence". "Les allégations et les contre-vérités émaillant les sorties du régime marocain constituent désormais une véritable menace pour l'ensemble de la région et les pays du voisinage qui ont franchi des étapes importantes dans la lutte contre le terrorisme et 'ses commanditaires', voire 'instigateurs'". Le rôle de leader mené par l'Algérie dans l'instauration de la paix et la lutte contre le terrorisme ne plaît pas à certains pays du voisinage qui voit dans ses démarches une menace de leur intérêts. Une manœuvre désespérée pour occulter les vérités historiques Par ailleurs, l'Académie nationale pour la promotion de la société civile et le renforcement de l'unité nationale a qualifié l'entreprise de la représentation diplomatique marocaine à New York de "virage dangereux" et de "provocation flagrante" dénotant de tendances hostiles qui n'ont aucun rapport avec le bon voisinage et la fraternité entre les deux pays". Le document distribué par la représentation marocaine à New York "comprend une carte de l'Algérie amputée d'une région entière", fait observer l'Académie dans un communiqué, estimant que Rabat confirme ainsi "des penchants hostiles" sans aucun lien avec le bon voisinage ou la fraternité entre les deux pays". L'Académie a lancé un appel à tous les Algériens pour "former un front interne solide" face aux menaces extérieures et les mutations régionales en cours. Pour sa part, la Fédération nationale de la Société civile a mis l'accent sur l'impératif de mettre fin aux provocations récurrentes du régime du Makhzen et ses tentatives de détourner l'attention de la Communauté internationale des ses actes pernicieux et de ses violations répétées. Pour la Fédération, "les pratiques hostiles du régime du Makhzen sont assez suffisantes pour rompre les relations diplomatiques et renvoyer l'ambassadeur marocain. L'Algérie a toutes les capacités diplomatiques et les moyens nécessaires pour une réponse adéquate et décisive". De son côté, l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) a vigoureusement dénoncé ce qu'a entrepris le représentant diplomatique marocain auprès des Nations unies, affirmant qu'il ne s'agit que "d'une tentative désespérée pour occulter les vérités historiques incontestables du droit du peuple sahraoui frère à l'autodétermination". "Cet acte lâche se veut une preuve de l'importance des acquis et réalisations de la diplomatie algérienne et de son succès continu dans le soutien des causes de libération justes et la défense des droits de l'Homme", a soutenu l'UGCAA. Par ailleurs, la circonscription administrative de Sidi M'Hamed (Alger Centre) a affirmé que "le peuple algérien, dans son ensemble, est attaché à ses racines amazighes et arabo-musulmanes, piliers de son identité nationale et le ciment de l'unité nationale et de la démocratie en Algérie". Dans ce sens, elle a estimé "impératif de barrer la route à quiconque tenterait d'instrumentaliser cette question pour le marchandage de l'Algérie, éternelle Mecque des révolutionnaires, sur la défense du droit des peuples à l'autodétermination, en particulier le peuple sahraoui frère". Pour sa part le Secrétaire général par intérim de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Mohand Ouamar Benlhadj, a battu en brèche tout parallèle entre la question du Sahara occidental et la Kabylie, "région intégrante de l'Algérie où personne ne demande d'autodétermination". Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger avait décidé, dimanche, de rappeler pour consultation, l'Ambassadeur d'Algérie à Rabat, suite à l'absence de tout écho positif et approprié de la partie marocaine, pour clarifier sa position définitive sur la situation d'une extrême gravité créée par les propos inadmissibles de son ambassadeur à New York.