Les élections législatives, communales et régionales qui se déroulaient mercredi au Maroc ont été entachées d'"irrégularités" et de "graves dépassements", ont relevé des partis politiques qui, toutefois, se jettent la responsabilité sur l'utilisation "obscène" de fonds pour l'achat de candidats et de votes. C'est la première fois que les quelque 18 millions d'électeurs marocains choisissent leurs 395 députés le même jour que leurs représentants communaux et régionaux. Le taux de participation a atteint 12% au niveau national à la mi-journée et 36 % à 17 heures, selon un communiqué du ministère marocain de l'Intérieur. Les bureaux de vote, qui ont ouvert à 8 heures (heure locale), resteront accessibles jusqu'à 19 heures, a-t-on indiqué. Malgré le nombre élevé de listes déposées, seules quatre d'entre elles ont proposé des candidats dans toutes les circonscriptions du royaume. Il s'agit du PJD (Parti Justice et Développement), déjà au pouvoir pendant les deux derniers mandats, du RNI (Rassemblement Nationale des Indépendants), de l'Istiqlal et du PAM (Parti Authenticité et Modernité). Dès les premières heures du scrutin, les opérations de vote ont été marquées par des "irrégularités" et de "graves dépassements", a noté le PJD. Ce même parti, a également condamné "l'utilisation obscène de fonds pour attirer les électeurs et certains superviseurs des bureaux de vote", sans nommer aucun parti, selon un communiqué du PJD publié mercredi. Argent et élections, les partis s'accusent mutuellement Au total, trois partis politiques marocains, dont le PJD et la principale formation libérale de l'opposition, ont dénoncé l'usage illégal d'argent durant la campagne des élections générales. Ainsi, Abdellatif Ouahbi, le numéro un du PAM, principal parti de l'opposition , a accusé jeudi dernier le RNI "d'inonder la scène politique avec de l'argent" . Des reproches également formulés par le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS, centre-gauche), Nabil Benabdellah. Deuxième force politique du pays, le PAM -fondé par le conseiller royal, Fouad Ali El Himma, en 2008 avant qu'il n'en démissionne en 2011-, a été le principal rival du PJD notamment lors du dernier scrutin législatif en 2016. Tandis que le RNI, qui appartient à la coalition gouvernementale, est piloté par l'homme d'affaires Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture depuis 2007. Le RNI "a reçu avec une grande indignation les dérives médiatiques dangereuses du secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi" à son encontre, selon un communiqué publié vendredi dernier. Ces accusations mutuelles des partis politiques interviennent au lendemain de la plainte contre X déposée par l'Association marocaine de protection des biens publics (AMPBP), à la suite de déclarations relayées par les médias au sujet du financement des campagnes électorales et attribuées aux secrétaires généraux du PJD, du PAM et du PPS.