Le Coordonnateur résident des Nations unies en Algérie, Alejandro Alvarez, a souligné mercredi à Alger, l'importance d'un "multilatéralisme inclusif et efficace" afin de parvenir à une solution durable contre les nombreux défis et crises auxquels le monde fait face. A l'occasion de la commémoration conjointe du 76e anniversaire de la Journée des Nations unies et le 21e anniversaire de la résolution 1325 "Femmes, Paix et Sécurité", M. Alvarez a mentionné que cette Journée est célébrée dans un contexte de crise sanitaire, d'urgence climatique, d'inégalités qui se creusent et de nouveaux risques pour la paix et la sécurité internationales. Enumérant les nombreux défis et crises globalisés, passant de l'urgence climatique à la pandémie de Covid-19 qui n'a épargné aucun pays, causant la mort de plus de 5 millions de personnes, le coordonnateur a rappelé "à quel point nous sommes liés les uns aux autres et que l'humanité doit agir ensemble". "Nous n'avons pas d'alternative : il n'y aura pas de solution durable sans un multilatéralisme inclusif", a souligné M. Alvarez. "Face à des défis et des crises globalisés, le mandat et l'action de notre organisation en faveur de la paix, de la prospérité, des droits humains, de l'entraide et de la solidarité mondiale sont toujours aussi pertinents", a-t-il assuré. Lors de la cérémonie, M. Alvarez a présenté le rapport du Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, publié en septembre dernier et intitulé "Notre Programme commun", dans lequel il expose la façon dont il conçoit à l'avenir la coopération mondiale et la manière dont l'on pourrait revitaliser le multilatéralisme. Le Secrétaire général y fait un appel, et des propositions, pour un multilatéralisme plus efficace, plus inclusif, fonctionnant davantage en réseau, poursuit M. Alvarez. Selon l'interlocuteur, les recommandations qui y sont formulées tournent autour de quatre grands axes, à savoir raviver la solidarité entre les peuples et les générations futures, refonder le contrat social en l'ancrant dans les droits humains, mieux gérer les biens communs mondiaux et faire en sorte que les biens publics mondiaux profitent équitablement et durablement à l'humanité tout entière. "Soyons clairs, les choix que nous faisons - ou ne faisons pas aujourd'hui - seront déterminants pour l'avenir des peuples et de la planète", a affirmé le coordonnateur onusien. Lire aussi: L'Algérie soutiendra les peuples coloniaux dans leur lutte pour l'autodétermination Selon M. Alvarez, le Conseil de sécurité, dans sa résolution 1325 "Femmes, Paix et Sécurité", fait bien l'état des inégalités subies par les femmes et des violences dont elles font l'objet, particulièrement cruelles dans des zones de conflits, déplorant l'impunité de ces actes malgré quelques progrès. La résolution 1325 appelle à des efforts plus concrets en faveur de la protection des femmes dans des situations de conflit. Mais la résolution met aussi en valeur et encourage leur participation comme acteur et agent de la paix. "Les femmes ne doivent pas seulement être consultées mais aussi entendues, pas seulement invitées mais incluses, et pas seulement engagées mais assurées de leurs droits", a soutenu le coordonnateur résident de l'ONU en Algérie. Par ailleurs, M. Alvarez a salué le rôle crucial de l'Algérie et de sa diplomatie, tant dans la région qu'au niveau mondial, dans la résolution pacifique des conflits. La cérémonie a été co-organisée par le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger et le Système de l'ONU, en présence du chef de la diplomatie Ramtane Lamamra et de la ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la Femme, Kaouthar Krikou. La cérémonie a enregistré aussi la participation de Leila Zerrougui, Envoyée spéciale chargée des grands partenariats, Boudjemaa Delmi, Envoyé spécial pour le Sahel et l'Afrique, Blerta Aliko, représentante résidente du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) et Hasna Amina Messaid, vice-présidente du Conseil national économique social et environnemental. Etaient également présents, l'ex-président du Mozambique, Joaquim Chissano, Abdoulaye Bathily, ancien ministre au Sénégal, des représentants des missions diplomatiques accréditées en Algérie et des représentants d'organisations internationales et institutions nationales.