Le Président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, affirmé que la partie sahraouie ne prendrait pas part aux tables rondes sur le Sahara occidental, mais qu'elle était disposée à retourner aux négociations, sous condition de la concrétisation de garanties internationales qui assurent au peuple sahraoui, son droit à l'auto-détermination. Dans un entretien accordé à la télévision algérienne, diffusé mardi soir, le Président sahraoui a indiqué que "la partie sahraouie pourrait aller au règlement de la question du conflit au Sahara occidental, à travers l'organisation de négociations entre les deux parties au conflit (le Maroc/le Front Polisario), sous l'égide de l'Union africaine (UA), en vue de parvenir à un règlement qui permet à la région de vivre en paix et amène l'occupation au retrait de ses troupes des territoires sahraouis". Pour M. Ghali, "deux choix s'offrent à l'occupant marocain: le règlement prôné par les Nations unies basé sur l'organisation d'un référendum d'autodétermination, ou la solution négociée prônée par l'UA". Dans l'entretien, M. Ghali a évoqué le rôle que doit jouer l'UA, indiquant qu'en dépit " des efforts timides qui sont déployés au niveau de l'organisation panafricaine, la partie sahraouie reste, toutefois, attachée à son rôle en tant que partenaire des Nations unies dans le plan de règlement de départ, demandant "la nécessité d'activer les négociations entre les deux parties au conflit et d'imposer à la partie qui s'entête, de collaborer avec la communauté internationale". S'agissant de la dernière décision du Conseil de sécurité sur le prolongement de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), le Secrétaire général du Front Polisario a déploré ce fait qui était décevant et ignorait la réalité de la reprise par le peuple sahraoui de la lutte armée, suite à la violation par le Maroc de l'accord de cessez-le-feu, le 13 novembre 2020. Concernant la nomination du nouvel Eenvoyé personnel du SG onusien au Sahara occidental, Staffan de Mistura, M. Ghali a relevé que ce dernier "trouve des difficultés dans l'exercice de ces fonctions au vu du manque d'une volonté chez le Conseil de sécurité pour trouver une solution à cette question, se contentant de gérer le conflit". En dépit des faits, ajoute le président Ghali, la partie sahraouie espère que le Conseil de sécurité appuie le nouvel émissaire pour "faire la pression sur l'occupant qui continue de se dresser contre les décisions de la légalité internationale". S'agissant de l'appel introduit par certains pays auprès de la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE) pour poursuivre le pillage des richesse du Sahara occidental, M. Ghali a rappelé que la CJUE a rendu trois jugements en 2016 reconnaissant que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires "distincts" et "séparés". Les pays impliqués avec le Maroc vont introduire plus d'appels contre le verdict pour gagner du temps, a ajouté M. Ghali, soulignant que "une fois les délais écoulés, la partie sahraouie amorcera une nouvelle ère, à savoir l'application des arrêtés de la CJUE.