Des participants à une conférence sur la position américaine vis-à-vis de la Glorieuse révolution nationale, ont mis l'accent sur le "tournant décisif" qu'avait constitué le discours en 1957 du sénateur et futur Président démocrate de l'époque John Fitzgerald Kennedy. John Kennedy était "une personnalité exceptionnelle et un brave homme qui croyait vraiment en la liberté", a affirmé le président de l'Association des anciens du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG), également moudjahid et ancien ministre, Dahou Ould Kablia, ajoutant que Kennedy "a su, par son discours en 1957 devant le sénat américain, de faire l'histoire du monde et de son pays en contribuant à l'évolution de la cause l'algérienne et à son internationalisation". Et de préciser que le discours de Kennedy dans lequel il a insisté sur le droit du peuple algérien à l'indépendance "a contribuer, largement, à dévier le cours des évènements en affaiblissant la position de la France devant les pays du monde. A signaler que Kennedy avait averti, avant la tenue de l'Assemblée générale de l'ONU, que son pays pourrait recourir à une alliance internationale en soutien à la révolution algérienne si la communauté internationale restait immobile face à la colonisation française de l'Algérie. "Ces importantes mutations dans la politique américaine ont déstabilisé la France notamment après le succès réalisé par le Front de libération nationale (FLN) u niveau international", précise M. Ould Kablia. M. Ould Kablia a souligné que le sénateur John Kennedy a maintenu sa position après son élection en tant que président des Etats Unis en 1960 et avait félicité le peuple algérien après son indépendance en 1962. Il avait reçu l'ancien président Ahmed Ben Bella à la maison blanche. Pour sa part, le directeur du service de documentation et de recherche au Ministère de l'armement et des liaisons générales (MALG) à l'époque, le diplomate Ahmed Kheladi a noté que le discours de John Kennedy a secoué la France et le monde entier, en affirmant que "la Révolution algérienne triomphera tôt ou tard". Il a ajouté que l'Algérie n'avait pas adopté une position vis-à-vis de la guerre froide qui opposait à l'époque les Etats Unis et l'Union soviétique, car tout son intérêt était focalisé sur un seul et unique objectif : l'indépendance, néanmoins les propos de Kennedy étaient d'un grand appui pour le Front de libération nationale (FLN). Il s'agissait d'un tournant décisif dans l'histoire de la Révolution, Charles de Gaulle étant amené à reconsidérer la situation, a-t-il poursuivi. A cette occasion, M. Kheladi est revenu sur les détails de la visite du président Ben Bella aux Etats Unis, sa première visite après l'indépendance, arguant qu'elle avait contribué aux raffermissements des relations entre les deux pays. Pour sa part, le chargé d'information à l'ambassade américaine à Alger, Paul Khaled Wolfsberg a affirmé que Kennedy "défendait l'indépendance de l'Algérie et le droit des Algériens à la liberté", citant "ces célèbres propos tenus en 1957". La conférence s'est tenue en présence de moudjahidine, d'historiens et de l'ambassadeur sahraoui, Abdelkader Taleb Omar qui a rendu hommage aux héros de la Révolution algérienne qui avaient réussi à changer la position américaine, ajoutant que "l'Algérie continue à défendre les mêmes positions et à soutenir les démarches pour l'indépendance". "La question du Sahara Occidental est un exemple de la volonté de libération et de l'intransigeance coloniale, bien qu'il demeure claire conformément à la légalité internationale qu'il s'agit d'une question de décolonisation".