CHAHID EL HAFEDH (Camps de réfugiés sahraouis), 6 déc 2021 (APS) - Le Comité national sahraoui des droits de l'Homme a condamné l'attaque contre la militante Sultana Khaya et sa famille perpétrée par les forces de l'occupation marocaines, appelant à une "action urgente" pour mettre fin à ce qu'il qualifie de "terrorisme de l'Etat marocain". Dans un communiqué relayé lundi par l'agence de presse sahraouie (SPS), le Comité a appelé le Conseil de sécurité, le Conseil des droits de l'Homme, le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l'Union africaine (UA) et ses mécanismes connexes, à engager "une action et une intervention urgentes afin de mettre fin au terrorisme de l'Etat d'occupation marocain et prendre des mesures urgentes afin de sauver la vie de la famille de Sayed Ibrahim Khaya". La Comité sahraoui des droits de l'Homme a de nouveau lancé un appel urgent au Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour qu'il assume ses responsabilités concernant la situation au Sahara occidental dans le sillage de sa campagne internationale de deux semaines pour lutter contre les violences faites aux femmes, en s'interrogeant : "Où en est cette campagne de ce qui arrive à une famille de femmes sahraouies qui en souffre de plein fouet ?". L'organisation sahraouie a appelé également le Comité international de la Croix-Rouge, dans le cadre de ses compétences en vertu des Conventions de Genève pertinentes, à "définir les responsabilités des crimes commis (au Sahara occidental occupé) et à dépêcher un comité médical indépendant pour fournir les soins physiques et psychologiques requis par l'état de santé de Sultana Sayed Ibrahim et des membres de sa famille à la suite des actions répressives dont ils sont victimes depuis le 19 novembre 2021, et en traduisant les auteurs devant la justice internationale". Dans le même communiqué, le comité sahraoui a relevé le crime odieux visant la famille Sayed Ibrahim Khaya, assiégée depuis le 19 novembre 2020 à Boujdour, ville sahraouie occupée. A l'aube du 5 décembre 2021, une attaque brutale a été lancée contre le domicile familial, recourant à toutes les formes d'abus et de pratiques dégradant la dignité humaine (viol, coups, torture et administration par injection d'une substance inconnue, dans le but d'achever la militante). La source a noté que les forces d'occupation marocaines ont déjà commis des actes lâches, ignobles et dégradants, dont le dernier remonte au 15 novembre 2021, lorsque des dizaines d'agents marocains ont fait une descente dans la maison familiale et trois d'entre eux ont neutralisé le mouvement de Sultana Khaya, qui criait et tentait de se libérer de leur emprise, pendant que d'autres violaient sa sœur en présence de leur mère âgée de 84 ans. Le Comité national sahraoui des droits de l'Homme a fermement condamné ces "crimes terroristes en cours de l'Etat d'occupation marocain" contre Sultana Khaya et sa famille, qui souffrent d'un siège injuste et d'une répression systématique depuis plus d'un an, dénonçant, par la même occasion, "le silence et l'inaction" de la communauté internationale, des mécanismes des droits de l'Homme et du Comité international de la Croix-Rouge, qui "n'ont pas bougé le petit doigt face à ces crimes qui s'apparentent à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis en toute impunité dans les territoires occupés de la République sahraouie".