La Commission nationale sahraouie des droits de l'Homme (CONASADH) a accusé le Conseil marocain des droits de l'Homme (CNDH) de vouloir dissimuler "les crimes sauvages" subis par la militante sahraouie Sultana Khaya, agressée brutalement il y a quelques jours par la police d'occupation marocaine. Le communiqué publié par "le soi-disant Conseil marocain des droits de l'Homme sur sa rencontre avec la militante (...) Sultana Khaya n'est rien de plus qu'une manœuvre pour dissimuler les actes de violence sauvage infligés à la militante et à sa famille par les forces de sécurité marocaines", assure la CONASADH dans un communiqué de presse. La commission sahraouie accuse le CNDH de "manipuler les faits" et de vouloir "tromper l'opinion", en déclarant avoir rencontré la militante L'organisme marocain qui s'est dit en faveur de l'ouverture d'une "enquête" sur les faits a affirmé, dans son communiqué, que Sultana Khaya a "prétendu" avoir été agressée. La CONSADAH condamne, en outre, "les crimes que le Maroc continue de commettre dans les territoires occupés de la République sahraouie et exprime sa solidarité inconditionnelle avec la famille" de la militante. Elle invite, en outre, Comité international de la Croix-Rouge à "remplir sa mission et de protéger les civils sahraouis qui souffrent de l'occupation". De son côté, Sultana Khaya a purement et simplement démenti avoir reçu la visite de représentants du Conseil marocain des droits de l'Homme. "Je vous assure que le conseil ne m'a pas rendu visite ni communiqué avec moi. Le conseil fait partie du système de sécurité au Sahara occidental occupé, et il sert l'agenda de l'occupation et non pas les droits de l'Homme", a-t-elle soutenu dans un communiqué rendu public mardi et adressé à "l'opinion publique nationale et internationale et aux organisations internationales". "Depuis 90 jours, je vis avec ma famille en résidence surveillée imposée par les forces d'occupation marocaines (...) j'ai été soumise à toutes sortes de tortures psychologiques et physiques aux côtés de ma sœur, El-Waera Khaya", conclut-elle. Le 13 février, Sultana brandissait un grand drapeau sahraoui depuis son toit lorsque le commissaire de police de Boujdour occupée a lancé une pierre et l'a frappée à la tête. Les vidéos et photographies de l'agression et des blessures à la tête de Khaya sont devenues virales. Le ministère sahraoui des Territoires occupés et des Communautés sahraouies établies à l'étranger avait tenu le Maroc pour responsable de la répression que subit la militante sahraoui Sultana Khaya et sa famille. Il a réitéré son appel à la communauté internationale, particulièrement l'ONU, pour assumer ses responsabilités juridiques et morales quant aux pratiques ignobles du régime marocain commises contre le peuple sahraoui.