Les avocats marocains ont investi la rue, mardi, pour la deuxième journée consécutive, pour réclamer l'annulation de la décision d'imposer le pass vaccinal comme condition d'accès aux tribunaux, ont rapporté des médias locaux. Les manifestations menées par des professionnels du secteur de la justice ont entraîné des tensions en raison notamment de la suspension des audiences jusqu'à l'annulation de la décision d'introduire le pass vaccinal, comme condition d'accès aux tribunaux sur tout le territoire du Royaume. Dans un communiqué relayé par des médias locaux, la Fédération des associations des jeunes avocats marocains, a "sévèrement" condamné lundi le déploiement des forces de sécurité au niveau des tribunaux, coïncidant avec l'imposition de la vaccination et les manifestations qui l'accompagnaient. Les juristes ont estimé que ce déploiement sécuritaire porte "les indices d'un excès d'autoritarisme qui frappe le droit des citoyens à défendre leurs droits et libertés devant les tribunaux". L'Association des barreaux du Maroc a également condamné la décision, comme elle a menacé, dans un communiqué, d'aller vers l'escalade et de mener d'autres formes de protestation, au cas où "une partie insisterait pour violer l'indépendance des avocates et avocats marocains, ou les empêcher d'accéder aux tribunaux ". En outre, l'association a appelé les avocats à "réaffirmer leur attachement à leur indépendance vis-à-vis de toutes les autorités", soulignant que "le ministre de la Justice n'a pas le droit, en tant qu'autorité exécutive, de saisir les juges de toute directive, orientation ou ordonnance, car cela constitue une atteinte à l'indépendance de l'autorité judiciaire".