Une association marocaine de défense des droits de l'Homme a appelé à la libération de tous les détenus politiques et à la levée de l'état d'urgence sanitaire maintenu par les autorités pour restreindre les libertés et museler la société, rapportent des médias locaux. Dans un communiqué adressé à son Conseil national et relayé samedi par des médias marocains, l'association a demandé de libérer tous les détenus politiques et prisonniers d'opinion dont les militants du mouvement de protestation du Rif, journalistes et blogueurs et d'abandonner les poursuites judiciaires contre des dizaines de défenseurs des droits humains, syndicalistes, chômeurs et professeurs contractuels. Dans le même document, elle a critiqué la hausse des prix des produits alimentaires de base et la perspective de supprimer le système de subventions, considérant cela comme "une violation flagrante des droits économiques et sociaux des citoyens et une atteinte à leur droit à une vie décente", appelant, par là même, à "ne pas aggraver les politiques de libéralisation des prix qui ont eu de graves répercussions sur le pouvoir d'achat de la majorité des familles (au Maroc)". En outre, l'association a exigé l'abrogation de l'état d'urgence sanitaire devenu pour les autorités, selon elle, "un moyen pour imposer leur hégémonie sur l'espace public, et justifier leur suppression des manifestations", appelant le mouvement des droits humains à "faire pression pour atteindre cet objectif". De plus, l'association a condamné la répression des manifestants, rejetant l'imposition du pass vaccinal et la façon dont il a été imposé et apportant son soutien aux victimes, dont les droits fondamentaux ont été bafoués. Enfin, elle a dénoncé avec force la mesure arbitraire imposée contre la parlementaire Nabila Munib, interdite d'accès au Parlement, faute de pass vaccinal. A ce titre, l'association a appelé les responsables à revoir cette décision "dépourvue de légitimité et en contradiction avec les rôles du Parlement dans le contrôle du gouvernement et de la législation, y compris le droit d'exprimer et de s'opposer aux décisions et politiques émises par le pouvoir exécutif".