La scène de la 3e édition du Prix Abdelkrim-Dali a accueilli, mercredi soir, les voix en compétition de Nouar Youcef et Nassima Haffaf qui ont gratifié le public d'un florilège de chansons du riche patrimoine andalou, rendu dans le strict respect des mesures de prévention sanitaire. Dans l'atmosphère conviviale propre à l'Auditorium du Palais de la Culture, Moufdi-Zakaria, le rideau s'est levé sur l'Orchestre andalou de la Fondation Abdelkrim-Dali et son directeur artistique, le maestro Naguib Kateb, accueillis par le public avec des salves d'applaudissements. La soirée a débuté avec la prestation hors compétition de Radia Nouacer, qui a enchanté l'assistance avec sa voix cristalline, interprétant notamment trois inqilabet, "Ya qalbi el moânna", "Dakhalt erriad mad'houche" et "Ra aytou el hilal". Passionnée de musique andalouse depuis une trentaine d'années, Radia Nouacer intègre d'abord, l'Ensemble d'"El Fekhardjia" alors qu'elle n'avait que 10 ans, pour rejoindre, bien plus tard à Alger, les associations, "des Beaux Arts" sous la houlette de Abdelmadjid Boumaaza, puis "Es'Sendoussia" dirigée par Smail Hini. Traditionnellement vêtue, Nassima Haffaf est entrée en compétition avec, à son programme "Noubet Leghrib" dans ses différents mouvements et déclinaisons rythmiques irrégulières qui font la richesse du patrimoine de la chanson andalouse. Les pièces, "Koun fi ichqa", (m'seddar), "Doumouâï rassayel" (derdj), "Ya hadjer law zortani" (n'çraf) et "Koullif(tou bil'badri" (kh'lass), ont été rendues par la chanteuse au violon alto, avec une voix suave et pure dotée d'une grande maîtrise technique appréciée par le public. A huit ans, Nassima Haffaf a rejoint l'association "Anadil El Djazair", alors dirigée par Youcef Ouznadji, pour adhérer bien après, à l'Ensemble des "Beaux Arts d'Alger" dirigé par El Hadi Boukoura. Elle fera par la suite, simultanément partie de l'Orchestre féminin de l'Opéra d'Alger qui avait sollicité ses services, et de l'association "Kortoba", quelle ne quittera plus. Au tour de Nouar Youcef de convaincre les membres du jury présidé par le chercheur, musicologue et interprète Noureddine Saoudi. Doté d'une voix étoffée, le chanteur a choisi de concourir avec, "Noubet Raml el maya" déclinée en quatre pièces, "Raayt el Kamar kad ghass" (b'taïhi), "Saha'Sihrou" (derdj), "Ya aâchiqin saddiqou" (n'çaf) et "Aâchiyatoun ka ennaha âoqyane" (kh'lass). Nouar Youcef a entamé son parcours artistique en 1986, enchaînant depuis plusieurs associations culturelles de musique andalouse, passant par El Ankaouia, Es'Sendoussia, El Inchirah et Les Beaux Arts d'Alger, comptant avec tous ces Ensembles, plusieurs tournées en Algérie et à l'Etranger. Sept jeunes talents ont été retenus sur la trentaine de candidatures accueillies par les organisateurs, pour concourir à l'obtention du Prix Cheikh Abdelkrim-Dali de la meilleure interprétation du chant andalous, dont la 3e édition a été reportée à deux reprises en raison de la situation pandémique. Organisée sous le patronage du ministère de la Culture et des Arts, en collaboration avec le ministère de la Communication, la 3e édition du Prix Abdelkrim-Dali se poursuit au Palais de la Culture Moufdi Zakaria, où sont attendues jeudi deux prestations en compétition de Nawfel Ramdane et Asma Hamza, et un récital hors concours de Sabah El Andaloussia. Créé en 2016, le Prix Cheikh Abdelkrim-Dali vise à promouvoir les jeunes talents et enrichir le répertoire de cette musique savante.