Le gouvernement du Makhzen reste impuissant face à la hausse continue des prix de l'énergie enregistrée depuis plusieurs mois au Maroc, avec des tarifs records des carburants hier samedi, provoquant le marasme et inquiétude du front sociale en ébullition. Dans un contexte marqué par une hausse record des prix des hydrocarbures et face aux revendications incessantes des citoyens pour freiner cette augmentation, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, n'a trouvé d'autre stratégie que d'inviter ces derniers à "revoir leurs modes de consommation d'énergie", selon le journal électronique local "Hespress". En effet, la ministre marocaine a affirmé que "les Marocains doivent impérativement revoir leurs modes de consommation des produits énergétiques pour atténuer l'impact de la crise" au Maroc, où les prix du diesel oscillent entre 15 et 16 dirhams (1,46 et 1,59 dollars américains) et l'essence atteint les 18 dirhams (1,79 dollars), selon les médias locaux qui redoutent la poursuite de la montée en flèche des prix des carburants. L'impuissance du Makhzen à trouver de véritables solutions a fait entrer le front populaire et social en ébullition, les citoyens jugeant "inefficaces" les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la crise énergétique au Maroc. Pour le coordinateur national du Front social marocain, Younes Farachen, "les mesures que le gouvernement dit avoir prises pour faire face à la hausse des prix n'ont aucune incidence notable sur les citoyens". "Certes, le phénomène de la hausse des prix touche tous les pays, mais des mesures concrètes ont été prises par les Etats concernés pour protéger le pouvoir d'achat de leurs citoyens. Au Maroc, on n'a rien vu de tel", a-t-il déploré. Selon son coordonnateur national, le Front social marocain suggère au Gouvernement marocain, de supprimer ou de suspendre la taxe sur les hydrocarbures (taxe de consommation et celle sur la valeur ajoutée), du moins pendant la conjoncture actuelle. Il propose également de nationaliser la raffinerie de pétrole "Samir", estimant que sa nationalisation et sa remise en service permettront au Royaume de satisfaire ses besoins en carburants à moindres coûts par rapport au prix du pétrole raffiné, acheté de l'étranger. L'autre mesure proposée pour atténuer l'impact sur le pouvoir d'achat des citoyens après la hausse vertigineuse des prix, est d'intervenir pour fixer la marge bénéficiaire, en application des prérogatives du gouvernement en la matière et de ce que prévoit la loi sur la liberté des prix et de la concurrence. Face à l'entêtement du Makhzen à appliquer la politique de la fuite en avant et en l'absence d'une volonté d'adopter les mesures proposées du fait qu'elles nuiront aux recettes de l'Etat et aux intérêts de nombreuses entreprises locales et multinationales, le front social en ébullition risque l'explosion en raison des répercussions socioéconomiques de cette crise qui survient deux ans après le marasme économique induit par la pandémie du Covid-19, selon les explications de nombreux observateurs. C'est dans ce contexte que des organisations syndicales marocaines, en l'occurrence la Confédération générale du travail (CGT), la Fédération des syndicats démocratiques (FSD) et l'organisation démocratique du travail (ODT), s'apprêtent à observer demain lundi une grève pour protester contre la hausse des prix et la cherté de la vie, et revendiquer une augmentation des salaires et des pensions de retraite, selon la presse locale. Cette grève coïncide avec la commémoration du 41e anniversaire de la révolte du pain (Koumira, 20 juin 1981), ont souligné les responsables des organisation syndicales, affirmant qu'actuellement les indicateurs sont au rouge et le front social est au bord de l'explosion face à cette "stabilité" précaire et incertaine.