Une association marocaine a appelé, jeudi, à la poursuite de l'action unitaire et au resserrement des rangs en vue de briser le siège et contrer la répression et la diffamation systématiques imposés aux défenseurs des droits de l'Homme dans le Royaume, exigeant l'abandon de la normalisation et une rupture totale avec l'entité sioniste. Dans un communiqué final sanctionnant les travaux de sa 13e Conférence nationale sous le slogan: "Ensemble pour protéger le droit de défendre les droits de l'Homme, pour la liberté, la dignité, l'égalité et la justice sociale", l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) affirme que le régime du Makhzen a profité de la pandémie (Covid-19) pour "intensifier ses attaques contre le mouvement démocratique et ses restrictions contre les militants des droits de l'Homme, politiciens, syndicalistes, journalistes et juristes". Le communiqué ajoute que le Makhzen a renforcé la répression contre les mouvements de protestation, la confiscation du droit d'association et le ciblage des défenseurs des droits de l'Homme et des blogueurs. La source affirme également l'utilisation par les autorités marocaines de l'état d'urgence pour "étouffer la liberté d'expression et dominer l'espace public et les réseaux sociaux, en plus de l'utilisation de logiciels espions, d'écoutes clandestines et de technologies modernes pour surveiller les voix critiques et l'opposition (...), laissant ainsi place à l'expansion de l'autoritarisme et de la tyrannie". A ce titre, la même source souligne que les verdicts prononcés contre les détenus du Hirak du Rif et les journalistes Souleiman Raissouni, Omar Radi et Taoufik Bouachrine, les blogueurs et tous les détenus d'opinion, sont "des jugements iniques et injustes issus de procès non équitables". Dans ce contexte, l'association dénonce le recours aux fausses accusations et l'utilisation du système judiciaire pour museler l'opposition, soulignant que "toute percée politique ne peut se produire sans la libération de tous les détenus politiques et prisonniers d'opinion, y compris les défenseurs des droits de l'Homme, les journalistes, les blogueurs, les militants des mouvements sociaux, les étudiants, les chômeurs et autres". Sur le plan social, la plus grande association de défense des droits de l'Homme au Maroc a mis l'accent sur "la hausse astronomique et alarmante des prix, la baisse du pouvoir d'achat, les restrictions à la liberté syndicale, le gel des salaires, la protection sociale en péril, les expulsions et licenciements de travailleurs, le recours à l'endettement (...), avec tout ce que cela comporte comme répercussions catastrophiques sur les droits sociaux et économiques de la grande majorité des classes populaires (au Maroc)". Concernant la normalisation, l'AMDH condamne l'annonce par l'Etat du Maroc de la normalisation de ses relations avec l'entité sioniste, ouvrant publiquement et officiellement la porte à l'entité occupante en concluant de nombreux accords militaires, économiques et autres. A cet effet, l'association exige "l'abandon de la normalisation et l'annulation des accords" avec l'entité sioniste, se disant convaincue que "le sionisme est un mouvement raciste qui menace la paix mondiale (...)", et invitant "toutes les forces démocratiques du Royaume et le peuple marocain en général à s'y opposer" S'exprimant sur l'immigration clandestine, l'association critique la "politique systématique de répression et de violence orchestrée contre les migrants et les demandeurs d'asile", dont la dernière en date est le drame qui a coûté la vie à au moins 23 migrants africains à la frontière maroco-espagnole, le 24 juin, à la suite d'un recours excessif à la force par les forces marocaines. Tout en exigeant une enquête à cet égard, l'association appelle à "mettre en place une politique d'immigration et à contourner l'approche sécuritaire actuelle".