La hausse marquante des accidents observée ces dernières semaines sur les routes en Algérie a fait réagir les plus hautes autorités du pays qui ont décidé d'instaurer de nouvelles mesures pour faire reculer le nombre de vies sacrifiées sur les routes. En effet, les chiffres ont été particulièrement alarmants durant le mois d'août et cela se poursuit en septembre.Selon des données de la Protection civile, 61 personnes ont trouvé la mort dans accidents de la circulation survenus à travers différentes régions du pays durant la semaine du 31 juillet au 6 août, 44 autres personnes durant la semaine du 7 au 13 août, 59 personnes sont décédées durant la semaine allant du 14 au 20 août et 51 personnes durant la semaine du 21 au 27 août, alors que 42 autres personnes ont trouvé la mort durant la période du 28 août au 3 septembre. Ces mauvais bilan s'inscrivent dans une tendance inquiétante observée chaque année par la délégation nationale à la sécurité routière (DNSR) durant la saison estivale. "Le nombre de personnes tuées sur les routes augmente chaque année durant la saison estivale. Ce sont les 62 jours les plus meurtriers sur nos routes", a affirmé à l'APS la chargée de communication au niveau de la DNSR, Mme Fatima Khellaf. "Il s'agit d'un phénomène international", a-t-elle ajouté, expliquant cette hausse par la vitesse, l'Etat physique du conducteur, les bouchons sur les routes qui constituent une source de stress importante et les diverses sources de distraction comme le téléphone cellulaire. Face à la violence routière, l'Etat s'est retrouvé dans l'obligation de renforcer davantage le volet répressif. Dimanche dernier, lors du Conseil des ministres, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a affirmé que "les accidents de la route exigeaient une solution coercitive compte tenu des proportions qu'a pris ce phénomène récemment, et ce à travers: l'application des peines les plus lourdes pour les cas de non-respect avéré du Code la route, une infraction qualifiée de crime" Le président Tebboune a donné des instructions pour que soit imposé "un contrôle technique des véhicules de transport chaque trois mois", et pour "le renforcement du contrôle sur les sociétés de transport par bus, à travers l'impérative rotation de conducteurs pour les longs trajets et le retrait du registre de commerce aux sociétés contrevenantes. Il a instruit le gouvernement pour l'application des "peines les plus lourdes à l'encontre des parties impliquées dans la délivrance de permis de conduire aux candidats non qualifiés". Dans ce contexte, un groupe de travail multisectoriel se penche sur la révision du code de la route pour permettre à l'Etat de mener une politique plus répressive pour les infractions, a fait savoir Mme Fatima Khellaf. Reconnaissant que la lutte contre les accidents de la route constitue un chantier permanent, la chargée de communication au niveau de la DNSR a révélé qu'un projet de décret exécutif visant à permettre l'introduction de l'éducation routière dans les trois paliers de l'enseignement est actuellement au niveau du Secrétariat général du gouvernement (SGG). Ce décret a pour objectif de "sensibiliser les usagers de la route et futurs conducteurs sur les dangers de la circulation et le comportement à adopter", a-t-elle indiqué. Des campagnes de sensibilisation et des contrôles routiers sont des moyens de lutte adéquats, a-t-elle estimé, soulignant que le plan national de formation destiné aux auto-écoles sera "enrichi" pour améliorer la formation des conducteurs, notamment professionnels. Toutefois, le bilan annuel des accidents de la route arrêté au 31 juillet 2022 montre une baisse de 5,48% du nombre d'accidents à 13.801 comparé à la même période de 2021, alors que celui des blessés a diminué de 4,67%, contre une hausse de 0,91% du nombre de décès, a affirmé Mme Khellaf.