L'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) au Botswana, Malainin Lakhal, a indiqué que l'arrêt rendu par la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples, sur la nécessité de trouver une solution permanente à l'occupation marocaine du Sahara occidental, se voulait une preuve de l'échec de la politique marocaine de l'achat des consciences pour légitimer cette occupation. Dans une déclaration à l'APS, le diplomate sahraoui a précisé que l'arrêt rendu jeudi dernier par la Cour africaine "est historique à tous égards", disant que "quelle que soit la nature de l'affaire soulevée, la Cour s'est attelée, pour la première fois dans l'histoire de la justice africaine, à mettre les choses au clair, en insistant sur l'essence des faits liés au conflit, c'est-à-dire que le Royaume du Maroc n'est qu'une puissance occupante, que le peuple sahraoui doit exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, et que tous les Etats ont la responsabilité et l'obligation d'agir pour l'application de ce droit". La Cour africaine, ajoute-t-il, a attiré l'attention de "tous les Etats sur le fait qu'ils ont une responsabilité directe de soutenir la RASD pour parachever le processus de décolonisation, et qu'ils doivent s'abstenir de faire tout ce qui pourrait y faire obstacle", affirmant que "c'est là une position très forte de la Cour africaine, conforme au droit international". Pour M. Malainine, l'arrêt de la Cour africaine a fait avorter la propagande pratiquée, des décennies durant, par l'occupant marocain, rappelant que la diplomatie du Makhzen s'employait, depuis plus de 20 ans, à promouvoir le fait que "le principe d'autodétermination est obsolète, et que la logique des choses est désormais ce qu'elle appelle 'Réalisme politique' qui signifie, selon le Makhzen, l'expansion aux dépens des voisins et la violation du droit international pour servir les intérêts de certains au détriment du peuple sahraoui". "Tous les fonds et pots-de-vin dilapidés par le régime de l'occupation dans l'achat des consciences, des positions de certains Etats et de certaines personnalités, sont tombés dans l'eau, après que la Cour africaine a affirmé que le droit à l'auto-détermination est une règle contraignante en matière de droit international, et il n'appartient à quiconque quel qui soit, de le violer et de contribuer à sa violation", a-t-il ajouté. Le régime de l'occupation marocaine vit ses derniers jours au Sahara occidental Aux yeux du diplomate, la décision de la Cour africaine a constitué " un choc réel" pour le régime de l'occupation, s'ajoutant à un ensemble de " chocs diplomatiques successifs" qu'il avait subis récemment, en raison de sa transgression de la légalité internationale". Lire aussi: Arrêt de la Cour africaine sur le Sahara occidental, un précédent judiciaire en Afrique En témoigne, poursuit le responsable sahraoui, la reprise par quelques Etats de l'Amérique latine de leurs relations diplomatiques avec la République sahraouie, après que " les peuples se sont débarrassés des Gouvernements corrompus qui étaient précédemment aux commandes. Il a par ailleurs mis en exergue la position du Conseil d'Etat français qui impose des restrictions sur l'importation des produits agricoles pillés du Sahara Occidental ainsi que le retrait croissant des entreprises internationales du Maroc. "Le régime d'occupation marocain vit ses derniers jours au Sahara Occidental, et peut-être ses derniers jours en tant que monarchie au Maroc, à cause de ses politiques illégales et de sa tyrannie", a-t-il dit, ajoutant que "le peuple sahraoui est mobilisé et la victoire approche, notamment suite à la reprise de la lutte armée le 13 novembre 2020".