L'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar, a affirmé mardi que le Maroc imposait des "conditions rédhibitoires" en vue d'entraver le règlement de la cause sahraouie, appelant les Nations Unies (ONU) à assumer ses responsabilités et à contraindre le Maroc à se conformer à la légalité internationale. "El-Makhzen exagère dans l'entrave du règlement de la cause sahraouie en imposant des conditions rédhibitoires notamment en ce qui concerne la nomination d'un nouvel envoyé personnel du SG de l'ONU au Sahara Occidental", a déclaré M. Talab Omar à l'APS en marge d'une cérémonie de distinction organisée au siège de l'ambassade de la RASD à Alger en faveur des associations participant à une caravane d'aide et de solidarité qui se dirigera aux camps des réfugiés sahraouis avant le mois de ramadhan. Le diplomate sahraoui a dénoncé, dans ce sens, le silence de l'ONU face aux pratiques de l'occupant marocain. Le diplomate sahraoui a appelé les Nations Unies à "assumer ses responsabilités et à mettre des points sur les lettres concernant les parties qui tergiversent dans la mise en œuvre des décisions de l'ONU", ajoutant que "le silence de la communauté internationale doit cesser, et les Nations Unies doivent annoncer qui est la partie qui fait obstruction". Il a également appelé l'Espagne à assumer sa "responsabilité historique et juridique" concernant la question saharienne et à "passer des paroles et des positions en faveur d'une solution dans le cadre des Nations Unies à une véritable tentative de régler la question conformément à la légalité internationale, mettant l'accent sur la nécessité pour "la MINURSO de remplir sa mission et de mettre fin à la manipulation du Maroc pour faire obstacle à l'organisation du référendum d'autodétermination". Lire aussi: Sahara occidental: Blinken appelle à accélérer la nomination d'un envoyé personnel "La situation au Sahara Occidental a changé depuis le 13 novembre dernier après la violation flagrante marocaine de l'accord de cessez-le-feu", a déclaré l'ambassadeur de la RASD expliquant que "le peuple sahraoui est entré dans une étape décisive sur le plan militaire, politique et juridique, pour construire son Etat indépendant et arrêter le pillage de ses biens". M. Abdelkader Taleb Omar a déclaré que le retour à la lutte armée "a mis fin à l'impasse que connaissait la question sahraouie" et "créé une dynamique au niveau international", soulignant que "la guerre en cours le long du mur du sable se poursuit et exerce pression sur le système Makhzen et son armée, notamment avec ses lourdes pertes humaines et matérielles. Il a mis en avant dans ce sens les positions internationales en faveur de la cause sahraouie dont celle de l'UA, qui a pris de sérieuses positions pour l'activation du plan de paix et dépêché des commissions d'enquête sur le terrain". Il a appelé également l'ONU à la nomination d'un nouvel Envoyé pour le Sahara occidental. "La position de l'UE qui n'a pas suivi le plan inique du président Trump, outre les positions des grandes puissances à savoir l'Allemagne, la Grande Bretagne, ainsi que la décision de la Cour néozélandaise quant la suspension du pillage des richesses sahraouies" est la preuve que le régime du makhzen accuse des échecs chaque jour", a ajouté le diplomate sahraoui. Les Sahraouis dans les villes occupées luttent courageusement contre les forces d'occupation marocaines, a indiqué M. Taleb Omar, rappelant les campagnes de répression menées par les forces d'occupation contre les militants à l'instar de Soltana Khya et sa famille et le prisonnier Mohamed Lamine Hedi en grève de faim.