Les intervenants à une conférence organisée, mercredi à Alger, ont été unanimes à affirmer que les médias arabes s'étaient fait l'écho de la Révolution algérienne et avaient dénoncé les crimes de guerre commis par le colonisateur français contre les Algériens. "En dépit des tentatives de la France coloniale d'isoler les Algériens du monde extérieur, les médias arabes s'étaient fait l'écho de la Révolution et avaient dénoncé les crimes de guerre commis par la France coloniale contre le peuple algérien", a indiqué Pr. Mouloud Grine (université de Médéa) dans son intervention lors de cette conférence, organisée par le quotidien El Moudjahid sur le thème "les médias arabes et la Guerre de libération nationale, de la Voix de l'Algérie combattante à Sawt El Aarab". Les médias arabes ont contribué en début du XX siècle à "informer les peuples arabes des souffrances des Algériens à travers la presse écrite et les radios, notamment la Radio Sawt Al Arab au Caire qui diffusait des chants patriotiques et des rapports soutenant la Révolution, outre sa lecture historique de la Proclamation du 1er novembre 1954". Pr. Grine a estimé que "la dimension médiatique est aussi importante que celle politico-militaire dans le processus de lutte nationale", étant "le seul trait d'union entre ce qui se passait en Algérie et le monde extérieur". Plusieurs médias arabes ont ouvert leurs tribunes aux penseurs, intellectuels et militants algériens pour faire connaître la Guerre de libération et ses objectifs, a-t-il relevé. L'ancien diplomate, Amer Baghdadi a mis en exergue le rôle des journalistes égyptien Ahmed Said et algérien Aissa Messaoudi qui étaient, a-t-il dit, "les porte-voix de la Radio secrète la Radio Sawt Al Arab". "La force du message médiatique à cette époque a contribué à démasquer le colonialisme français et réussi à gagner la sympathie de l'opinion publique internationale avec la question algérienne", a-t-il dit. "Durant les années 40 jusqu'au début des années 50, les Algériens se sont rendu compte de l'importance de la diplomatie médiatique en créant des groupes soutenant l'idée de la libération depuis le Caire puis Damas, Baghdad, Koweït et Tunis", a poursuivi M. Baghdadi. Il a affirmé que "cet éveil s'est prolongé jusqu'à la création de la Radio secrète en 1956 pour être le porte-voix de l'Algérie libre et combattante de par le monde et valoriser le droit du peuple algérien à l'autodétermination, sans omettre la création de l'Agence APS le premier décembre 1961 à Tunis devenue aussi le porte-voix officielle de l'Algérie libre et indépendante". Le représentant de la République arabe d'Egypte en Algérie, Ahmed Khaled a indiqué que la Révolution algérienne était "pionnière en matière d'exploitation médiatique pour renforcer la conscience du peuple et inciter les révolutionnaires à faire face à l'autorité coloniale".