La maîtrise des nouvelles technologies constitue pour l'Afrique une nécessité pour garantir sa sécurité nationale, nécessitant une stratégie africaine intégrée dans le domaine numérique. Avec la révolution du nouveau système d'information, l'Afrique devra gérer un important flux d'informations qui exige la crédibilité de l'appareil statistique et la sélection opératoire d'une masse d'information croissante. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ont des implications au niveau de la gouvernance militaire, politique, économique, la gestion des entreprises et des administrations mais qui ont un impact également sur notre nouveau mode de vie. Toute bonne gouvernance est appelée à prendre des décisions en temps réel et toute inadaptation à ces mutations isolerait l'Afrique encore plus. Pour le cas Algérie, le classement qui suit montrant qu'il reste un long chemin à parcourir «qui veut torpiller le système de numérisation en Algérie titre El Moudjahid quotidien officiel de la Présidence, dans son édition du 11 février 2025. 1.-L'Indice de l'innovation et la place de l'Afrique Dans son rapport sur l'indice mondial de l'innovation 2024 (GII) intitulé « Unlocking the Promise of Social Entrepreneurship », l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a évalué les pays africains selon plusieurs indicateurs principaux : l'investissement dans la science et l'innovation, le progrès technologique, l'adoption des technologies et l'impact socio-économique de l'innovation. Deux indicateurs sont utilisés pour établir le classement des meilleurs pôles scientifiques et technologiques du GII dans le monde. Le premier se concentre sur la localisation des inventeurs figurant dans les demandes de brevet publiées dans le cadre du Traité de coopération en matière de brevets (PCT) de l'OMPI et le second prend en compte les auteurs figurant dans les articles scientifiques publiés où 50 premiers pôles scientifiques et technologiques africains ont ainsi été identifiés. Chaque indicateur du GII se compose de sous-indicateurs om par exemple, le progrès technologique prend en compte la puissance de calcul, le coût des énergies renouvelables, le prix des batteries électriques, le coût du séquençage génomique et l'approbation des médicaments. Pour l'indicateur sur l'adoption des technologies, il porte sur les conditions sanitaires sur la disponibilité de l'Internet fixe et 5G, des robots, des véhicules électriques et l'accès à la radiothérapie contre le cancer. Concernant l'impact socio-économique des précédents indicateurs, il évalue la productivité de la main-d'œuvre, la pauvreté, l'espérance de vie et la contribution au réchauffement climatique global. Et selon l'OMPI, que ce soit en matière d'indice d'innovation ou de développement de pôles scientifiques et technologiques, l'Afrique accuse du retard par rapport au reste du monde alors qu'elle recèle des potentialités énormes en terme de richesses naturelles suscitant des convoitises des grandes puissances et de nombreuses compétences comme le montre le dynamisme de sa diaspora posant la problématique de cet important exode de cerveaux qui vide l'Afrique de sa substance où selon les données récentes de l'Union africaine, l'Afrique perd environ 70 000 professionnels hautement qualifiés chaque année dont 2 milliards de dollars an uniquement pour le secteur de la santé (source BAD 2023), ce taux d'immigration de professionnels qualifiés étant l'un des plus élevés au monde, étant nécessaire pour le compenser environ 4 milliards de dollars par an et ce souvent pour des raisons tant de conflits que de gouvernance interne mitigée. En prenant le classement suivant, rang mondial, le score sur 100, nous avons pour les 20 premiers pays d'Afrique le classement suivant : Ile Maurice premier en Afrique, 55ème mondial et une note de 30,6 – le Maroc 2ème en Afrique – 66ème mondial, note 28,8 – Afrique du Sud 3ème en Afrique 69ème mondial, Tunisie 4ème en Afrique 81ème mondial, note 25,4 – Egypte 5ème en Afrique, 86ème mondial 23,7 et une note 23,7 – Botswana 6ème en Afrique 87ème mondial note 23,1 – Cap-Vert 7ème en Afrique 90ème mondial note 22,3 – Sénégal 8ème en Afrique 92ème mondial,note 22,0 -Kenya 9ème en Afrique 96ème mondial, note 21,0 -Ghana 10ème en Afrique, 101e mondial note 20,0 – Namibie 11ème en Afrique 102ème mondial note 20,0 – Rwanda 12ème en Afrique 104ème mondial, note 19,7 – Madagascar 13ème en Afrique, 110ème mondial, note 17,9 – Côte d'Ivoire 14ème en Afrique, 112ème mondial, note 17,5 – Nigeria 15ème en Afrique, 113ème mondial, note 17,1 – Algérie 16ème en Afrique 115ème mondial, note 16,2 – Zambie 17ème en Afrique, 116ème mondial, note 15,7 – Togo 18ème en Afrique, 117ème mondial, not 15,6- Zimbabwe 19ème en Afrique, 118ème rang mondial note 15,6 et en dernier le Bénin 20ème en Afrique 119ème mondial avec une note de 15,4 (source GILL 2024). Dans ce cadre, la société de cybersécurité Surf Shark, a publié un rapport intitulé Digital Quality of Life Index 2024, à travers cinq critères dont l'accessibilité financière d'Internet, la qualité de connexion, les infrastructures numériques, la sécurité électronique et l'administration. La qualité de vie numérique représente la capacité d'une population à exploiter les technologies numériques pour améliorer son quotidien en fonction de l'accès à Internet, la performance des infrastructures, la cybersécurité et les services gouvernementaux en ligne. Nous avons le classement suivant pour les 20 premiers pays de l'Afrique et leur place au niveau mondial. Pour ce rapport, l'Afrique du Sud arrive au premier rang en Afriques et est classée 66ème rang mondial suivi des pas suivants par ordre décroissant : Maroc 2ème et 69ème, Maurice 3ème et 77ème, Egypte 4ème et 79ème, Tunisie 5ème et 82ème, Ghana 6ème et 88ème, Kenya 7ème et 89e – Angola 8ème et 91ème – Sénégal 9ème et 93ème – Algérie 11ème et 96ème – Botswana 12ème et 98ème -Bénin 23ème et 99ème – Nigeria 14ème et 100ème – Namibie 15ème et 102ème – Zambie 16ème et 107ème -Burkina Faso 17ème et 111ème -Tanzanie 18ème et 112ème – Ouganda 19ème et 115ème et Zimbabwe clôture à la 20ème place et Afrique est 115ème au niveau mondial 2.- Urgence de dynamiser le développement des TICS en Afrique Les NTIC sont un ensemble de technologies utilisées pour traiter, modifier et échanger de l'information, l'informatique, des télécommunications et de l'audiovisuel. Le boom des blogs et des messageries électroniques donne aux TIC une place de plus en plus vaste dans notre société. Cette interaction de l'électronique et de l'informatique explique que les applications des NTIC puissent répondre aux besoins aussi bien des entreprises et de l'Etat que des ménages et des individus. Les TIC influencent la recherche scientifique et technique et permettent indirectement de réaliser de nouvelles découvertes qui ont à nouveau un effet et ont un impact dans de nombreux autres domaines comme les loisirs, la culture, la santé, la gestion du temps, les comportements en société. Les NTIC permettent de mettre en place des modèles d'organisation du travail dont les principales caractéristiques sont la décentralisation et la flexibilité. Abderrahmane Mebtoul, Professeur des Universités, Expert international