L'ambassadeur d'Algérie en Egypte et délégué permanent auprès à la Ligue arabe, Abdelhamid Chebira, a indiqué jeudi soir à Alger, lors des travaux préparatoires du 31e Sommet arabe d'Alger que le dossier de l'Union douanière arabe (UDA) enregistrait des avancées « significatives ». M. Chebira, qui a animé une conférence de presse au Centre international de presse (CIC) « Abdellatif Rahal) au terme de la réunion des hauts responsables du Conseil économique et social arabe (CESA) et celle des délégués permanents et des hauts responsables, préparatoires à la réunion des ministres des Affaires étrangères en prévision de la 31e session du Sommet arabe d'Alger, a indiqué que ''le dossier de l'Union douanière arabe est en cours d'examen et enregistre des avancées significatives''. La réunion du CESA au niveau ministériel vendredi « aboutira certainement à de nouvelles données en faveur du développement de cette Union et sa promotion au niveau des aspirations des pays arabes à davantage d'échanges commerciaux et d'action commune », a affirmé M. Chebira. Rappelant que le volume des échanges commerciaux interarabe ne dépassait pas les 5 ou 6% de celui que représente le commerce arabe, il a relevé le besoin de mécanismes susceptibles de renforcer les échanges commerciaux interarabes et réactiver le rôle de l'UDA. L'UDA est un point du dossier économique examiné de la réunion des hauts responsables du CESA et sera présenté vendredi à la réunion ministérielle pour adoption en vue de le soumettre aux travaux du Sommet. Plusieurs autres dossiers sont au menu du volet économique, dont la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE) à laquelle l'Algérie a adhéré officiellement en 2009, la sécurité alimentaire, un sujet « prioritaire» dans la coopération arabe commune, en particulier par rapport au contexte international actuel, l'industrie, le développement de l'investissement, ainsi que les partenariats entre les pays arabes. Au volet politique, le représentant Algérien à la Ligue arabe a rappelé la « place centrale et pivot de la question palestinienne pour le Sommet de novembre », soulignant que ce dossier est parmi les plus importants à l'ordre du jour de ce Sommet qui « examinera les moyens de soutenir le peuple palestinien et sa direction nationale pour arracher son droit légitime à l'établissement de son Etat indépendant». Soulignant les efforts constants que déploie l'Algérie pour la cause palestinienne, M. Chebira a rappelé que « la majorité des acquis politiques réalisés par le peuple palestinien et son autorité nationale ont été concrétisés en terre algérienne ». Abordant par ailleurs le dossier de la réconciliation nationale palestinienne, M. Chebira a relevé « l'importance capitale de ce dossier », qui occupe une « place de choix dans l'ordre du jour de ce Sommet». Il évoquera particulièrement « les résultats remarquables rendus possibles grâce à l'initiative lancée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune en coordination avec son homologue Palestinien, Mahmoud Abbas », une initiative couronnée par la signature de la «Déclaration d'Alger » pour l'unification des rangs palestiniens. M. Chebira a également abordé le dossier libyen qu'il a qualifié « d'extrêmement important » et prioritaire dans les débats entre les pays arabes. « L'Algérie a une vision claire pour une sortie de crise dans ce pays, une position maintes fois exprimée par le président de la République en affirmant que l'Algérie se tient à équidistance de toutes les parties pour aider les Libyens à sortir de la situation actuelle », a-t-il dit. Sur le dossier syrien, le délégué Algérien a rappelé qu'elle (la Syrie) avait quitté la Ligue arabe en 2011 pour des raisons bien connues. Des consultations ont été engagées avant le Sommet avec l'ensemble des pays arabes pour le retour de la Syrie, mais ce pays « a décidé de ne pas participer pour éviter, d'après son chef de la diplomatie, d'éventuels différends entre les pays arabes », explique M. Chebira. Réforme de la Ligue arabe : Alger présentera un dossier pour relancer l'organisation M Chebira, sur la question de la réforme de la Ligue arabe, a affirmé que « la délégation algérienne présentera tant au niveau de la réunion des ministres des Affaires étrangères qu'au niveau du sommet, un dossier complet sur la réforme de la Ligue, permettant de relancer l'organisation et qui doit lui permettre de s'acquitter de façon optimale de ses missions ». L'Algérie entend, de concert avec les autres pays arabes et le Secrétariat général de la Ligue, « améliorer les performances de cette organisation, et explorer les meilleurs moyens pour promouvoir l'action arabe commune dans les différents domaines », at-il souligné. Les délégués permanents ont achevé au deuxième et dernier jour de leur réunion, l'examen des autres points inscrits à l'ordre du jour du Sommet. Les conclusions de cette réunion seront soumises au Conseil des ministres des Affaires étrangères prévu samedi et dimanche prochains. « Nous avons finalisé aujourd'hui l'examen de certaines questions à caractère politique. Il s'agit notamment de la relation des pays arabes avec certains Etats influents dans la région, où des points de divergence ont été enregistrés », a-t-il indiqué. Il a ajouté que ''les discussions se poursuivent pour approfondir la réflexion et parvenir à une conception commune sur l'avenir de ces relations.» Selon lui, cette réunion a évoqué, sur la base d'un rapport présenté par l'Egypte, les « développements inhérents au dossier du Barrage de la Renaissance et les tensions qu'il suscite ». Le barrage de la Renaissance est construit en amont du Nil par l'Ethiopie. Estimant que « les divergences de vues sont un fait normal dans la coopération multilatérale », il a indiqué que certains dossiers ayant fait l'objet de divergences seront examinés lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères avant d'être soumis au Sommet.