Les premières réunions préparatoires du Sommet des chefs d'Etat arabes prévu les 22 et 23 mars, qui ont commencé mercredi dernier, se sont achevées jeudi soir. Celle des délégués permanents auprès de Ligue arabe a clos ses travaux par l'adoption du communiqué final qui sera soumis aujourd'hui aux ministres arabes des Affaires étrangères puis aux chefs d'Etat mardi et mercredi prochains. Les délégués arabes ont également adopté l'ordre du jour “sans changements ni rajouts”, selon le secrétaire général de l'Organisation panarabe, Amr Moussa. Outre les réformes et le développement dans le monde arabe et de la Ligue arabe, plusieurs questions seront abordées lors de ce sommet, notamment le conflit israélo-arabe, la situation en Palestine, les questions irakienne, soudanaise et somalienne ainsi que les derniers développements survenus au Liban. Même si Amr Moussa a qualifié les discussions des délégués permanents auprès de l'organisation panarabe d'“objectives”, des divergences sont apparues lors des débats sur le dossier du Proche-Orient et l'initiative de paix arabe adoptée lors du sommet de Beyrouth en 2002. Une proposition de la Jordanie, qui souhaite une reformulation de cette initiative a entraîné une levée de boucliers de la part de nombreux délégués. Le sommet de Beyrouth avait adopté une initiative saoudienne offrant à Israël la paix et la sécurité en échange de son retrait des territoires occupés. Or, la proposition jordanienne fait l'impasse sur les détails de cette initiative, selon des sources diplomatiques proches de la réunion. La proposition jordanienne ne conditionne pas une éventuelle offre de paix collective des Arabes avec Israël par son retrait, d'abord, de ces territoires. Le délégué palestinien a rejeté catégoriquement cette proposition. Le secrétaire général de la Ligue arabe a affirmé de son côté à la presse qu'“il n'existe aucune nouvelle initiative mais un projet de résolution proposé par la Jordanie qui souhaite reformuler l'initiative de paix arabe”. Devant la polémique soulevée par cette proposition, la Ligue arabe a présenté, au cours de la réunion des délégués permanents, un projet de résolution largement inspiré de l'initiative de paix arabe. La proposition de la Ligue et celle de la Jordanie seront soumises aujourd'hui aux ministres des Affaires étrangères. De leur côté, les ministres arabes de l'économie, réunis jeudi dans le cadre du Conseil économique et social (CES) arabe ont adopté les principales propositions formulées la veille par les experts de ce conseil. Les ministres ont notamment entériné la proposition de “la dynamisation” de la grande zone arabe de libre-échange en vue de favoriser le commerce interarabe de produits agricoles et industriels par la levée des barrières tarifaires et non tarifaires pour mettre sur pied une union douanière arabe. La grande zone arabe de libre-échange, entrée en vigueur le 1er janvier dernier, regroupe 17 pays membres de la Ligue arabe. Cinq pays membres de l'Organisation panarabe, à savoir l'Algérie, la Mauritanie, la Somalie, Djibouti et les Comores, n'y ont pas encore adhéré. R. B.