L'Association "El Amel" d'aide aux cancéreux, des oncologues et des pneumologues ont mis l'accent, mardi à Alger, sur l'importance de former le médecin généraliste dans les établissements publics de santé de proximité (EPSP), en matière de dépistage précoce du cancer du poumon et de la prostate. Lors d'une journée de formation professionnelle au profit des médecins généralistes sur les cancers de la prostate et du poumon, organisée à l'occasion du mois de la lutte contre ces deux types de cancer (novembre), en coordination avec la direction de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, la présidente de l'Association "El Amel" d'aide aux cancéreux, Mme Hamida Kettab a mis en avant, "le rôle de tous les acteurs du domaine, en vue d'améliorer la qualité de la prise en charge des patients, notamment le médecin généraliste". La même intervenante a mis en exergue, à l'occasion, l'importance du "rôle du médecin généraliste" dans la lutte contre ces deux types de cancer, étant le premier médecin que les patients consultent, de par sa présence accrue dans toutes les régions ainsi qu'au niveau des EPSP. La sous-directrice chargée des maladies non transmissibles au ministère de la Santé, Dr Djamila Nadir a évoqué, de son côté, la formation du médecin généraliste dans le dépistage précoce du cancer du poumon et de la prostate, qui viennent en tête des types de cancer prévalant chez l'homme en Algérie, soulignant "la nécessité de modifier les pratiques en matière de prise en charge de cette pathologie et de donner la priorité aux EPSP dans le dépistage, en vue d'une prise en charge précoce de cette maladie, avant son développement et sa propagation". Pour sa part, la cheffe de service des maladies respiratoires à l'Etablissement hospitalo-universitaire (EHU) "Lamine Debaghine" de Bab El Oued (Alger), Pr. Souad Souilah, a mis en valeur certains axes du plan national de lutte contre le cancer 2015-2019, citant le cancer des poumons et la lutte contre le fléau du tabagisme, qui est le premier facteur de risque de ce cancer. En dépit de l'augmentation annuelle de la taxe sur le tabac dans le cadre de la loi de finances et de l'ouverture de services pour l'aide au sevrage tabagique, il n'en demeure pas moins que ces mesures sont "insuffisantes" au regard des effets négatifs du tabagisme sur la santé de l'individu et le trésor public, a estimé la spécialiste, relevant la nécessité d'améliorer le dépistage précoce à travers une évaluation "cas par cas" et d'intensifier la prévention en direction des adolescents, à travers le renforcement de l'éducation sanitaire. Selon le registre national du cancer élaboré par l'Institut national de la santé publique (INSP) pour l'année 2019, l'Algérie enregistre 2.619 nouveaux cas/an de cancer de la prostate, soit une moyenne de 13,9 cas/100.000 habitants, et 3.076 nouveaux cas/an de cancer du poumon, soit 16,2 cas/100.000 habitants. Si le premier type est lié au facteur du vieillissement, le deuxième est essentiellement dû au tabagisme, soulignent les spécialistes.