Les efforts de l'Algérie en matière de médiation pour la résolution des conflits sont "impressionnants", a soutenu, lundi à Alger, la directrice du Centre finlandais de médiation pour la paix, Katja Ahlfors, soulignant qu'Alger et Helsinki "ont la même doctrine dans le domaine". "Le rôle qu'a joué l'Algérie dans la libération des otages américains en Iran, dans la résolution de la crise opposant l'Ethiopie et l'Erythrée, en Irak et à présent dans d'autres conflits en Afrique est à saluer à plus d'un titre", a indiqué Mme Ahlfors lors d'une conférence qu'elle a animée à l'Institut national d'études de stratégie globale (Inesg) sur la médiation internationale et ses défis. "Le non-alignement de l'Algérie et sa neutralité légendaire sont le secret du succès à chaque fois des efforts de la médiation algérienne", a, en outre, ajouté l'experte, faisant observer que "ces caractéristiques sont aussi à l'origine de la bonne réputation qu'a la Finlande en termes de médiation internationale". Selon Mme Ahlfors, l'expertise de l'Algérie en matière de médiation et de facilitation dans la résolution des conflits lui permet de continuer à jouer encore ce rôle en ce 21e siècle, marqué par l'émergence de nouveaux conflits causés par de nouvelles problématiques, à l'instar de la rareté de l'eau, de l'immigration clandestine ainsi que du sous-développement. "La médiation algérienne sera d'un apport déterminant, particulièrement dans le continent africain où sa voix est plus qu'écoutée et respectée", a-t-elle insisté. Dans ce contexte, la directrice du Centre finlandais de médiation pour la paix a indiqué que la crédibilité de l'Algérie et de la Finlande en matière de médiation permet à ces dernières de jouer désormais "un rôle clé dans la résolution des conflits d'ordre bilatéral et multilatéral et à l'échelle internationale". Elle a fait savoir, à ce titre, que sa visite en Algérie, qui intervient après celles d'autres responsables finlandais en Algérie, s'inscrit justement dans l'objectif d'explorer de nouvelles voies et d'approfondir celles existantes pour pouvoir coordonner et travailler ensemble à l'échelle mondiale. Katja Ahlfors n'a pas manqué, à cette occasion, de rappeler que la Finlande, dont l'expertise en termes de médiation et de facilitation dans la résolution des conflits est "particulièrement sollicitée", est membre actif dans nombre de groupes de médiation, et ce, au sein de l'Union européenne (UE) et aux Nations unies. De son côté, le directeur général de l'Inseg, Abdelaziz Medjahed, a plaidé dans son intervention pour l'adoption d'un "style direct et sans ambages" dans la médiation internationale. "Les auteurs et les parties à l'origine des conflits doivent être traités en tant que tels. Ils doivent être mis devant leurs responsabilités", a-t-il clamé. Il a noté, à ce sujet, que le conflit au Sahara occidental, la crise en Libye et les agressions contre le peuple palestinien "perdurent justement à cause du silence observé à l'endroit des auteurs à l'origine de ces conflits". M. Medjahed a dénoncé, dans ce contexte, particulièrement la politique de deux poids deux mesures adoptée par des ONG. Il a appelé, par ailleurs, les pays riches à anticiper les conflits dans certaines régions du monde, particulièrement en Afrique, et ce à travers le renforcement des investissements.